Au premier regard, le Paris-SG pouvait difficilement tomber mieux : c’est Manchester City qui sera opposé au club parisien, une équipe invertébrée et en bout de cycle, son entraîneur – le Chilien Manuel Pellegrini – étant une sorte de mort-vivant puisque Pep Guardiola sera l’entraîneur des Citizens en juin prochain. Et pourtant…
Pourquoi le Paris-SG est en danger…
Parce que City brille comme l’or à tous les postes, le résultat d’une politique de recrutement dispendieuse (et même extravagante) depuis 2008, date du rachat du club par un fonds d’investissement émirati. On compte notamment une authentique superstar, parmi les sept ou huit meilleurs attaquants mondiaux : Sergio Agüero, vice-champion du monde en 2014 avec l’Argentine – blessé, il avait cependant été peu en vue au Brésil. Un petit Maradona : un centre de gravité très bas, une vivacité sans équivalent dans le monde sur les premiers mètres.
Le problème parisien est le suivant : Agüero affrontera sur le terrain le (relatif) point faible des quadruples champions de France, la défense centrale composée de David Luiz (plus à l'aise en milieu de terrain) et Thiago Silva (qui coûte un but à chaque tour de Ligue des champions, en gros). Manchester City n'est pas non plus une équipe de salon : deux titres de champion d'Angleterre depuis 2012, une 4e place cette saison et des internationaux à tous les postes, dont les Français Gaël Clichy, Bakari Sagna et Samir Nasri. Et une Coupe de la Ligue remportée début mars aux dépens de Liverpool : les Citizens ont le sens des grands soirs.
… mais pourquoi le PSG va passer
Parce que ça sent la fin : depuis l'annonce de l'arrivée de Guardiola, l'équipe a plongé, tant en championnat qu'en Ligue des champions puisque sa qualification face à un Dynamo Kiev à cours de compétition (les Ukrainiens ne jouent pas en hiver) fut la plus triste (3-1, 0-0) de toutes les oppositions des 8es de finale. De plus, le style actuel (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) basé sur les qualités des joueurs, tout en ruptures et en courses, n'a aucune chance de plaire au nouvel arrivant : Guardiola va lessiver en grand, ce qui place ceux qui défendent aujourd'hui le maillot du club dans une posture délicate.
Sinon, les blessures musculaires s’accumulent comme souvent dans les clubs anglais à la même époque. Et ceux qui gardent le souvenir d’un Vincent Kompany (défenseur, Belgique), d’un Yaya Touré (milieu, Côte-d’Ivoire) ou d’un David Silva (ailier, Espagne) comptant parmi les meilleurs joueurs du monde vont avoir un choc en voyant les prestations actuelles des trois hommes, pourtant moteurs lors des deux titres obtenus. Ce n’est pas tant une question de niveau individuel que d’élan collectif ou d’état d’esprit : sur ce qu’il montre depuis le début de l’année, le Paris-SG est une bonne jambe au-dessus. Et on arrive à un stade de la compétition où le Ligue des champions n’est pas particulièrement prodigue en surprises…