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En Ligue 1, retour de la valse des coachs

Depuis l'été, douze entraîneurs du championnat de France ont vu leur bail cesser avant la fin de la saison. Un record qui a souvent permis de relancer les équipes, mais sans faire aucun miracle.

En septembre, Hubert Fournier (à gauche) et Michel (à droite), entraînaient l'OL et l'OM. Les deux ne sont plus en poste aujourd'hui. (Photo AFP)
Publié le 25/04/2016 à 12h34

En foot comme ailleurs, les modes sont faites pour revenir. Alors que les présidents de Ligue 1 étaient restés assez sages ces dernières années, un vent de précarité souffle sur les bancs de cette saison 2015-2016. Remercié samedi au lendemain d'une nouvelle défaite de Reims à Nice (0-2), Olivier Guégan est ainsi le douzième coach de la première division française à voir sa mission interrompue avant la fin de la saison.

Fièvre collective

Il faut dire que l'année avait démarré fort, avec le départ (de son propre chef) de Marcelo Bielsa de l'OM au soir de la première journée. La valse ne s'est ensuite jamais interrompue, Troyes et Marseille s'offrant même deux changements d'entraîneur, Michel, le remplaçant de Bielsa, ayant été remplacé la semaine dernière par son ex-adjoint, Franck Passi. Une fièvre collective qui a permis de battre le triste record de dix changements d'entraîneur, enregistré en 2004-2005.

Pour autant, ces changements de coach ont souvent été judicieux. Les redressements ont été particulièrement spectaculaires à Lyon – passé de la neuvième place à Noël avec Hubert Fournier à la deuxième à trois journées de la fin avec Bruno Génésio – ou à Lille – 16e au départ d'Hervé Renard (13e journée), 6e avec Frédéric Antonetti aujourd'hui. Mais il y a eu du mieux à peu près partout si l'on regarde le nombre de points pris en moyenne par chaque coach :

On le voit, sur douze changements d’entraîneur, la moyenne de points pris par match augmente à huit reprises. Manquent à l’appel : le deuxième changement d’entraîneur de Troyes – de toute façon dernier et condamné à la Ligue 2 depuis des mois –, Bordeaux et Marseille – où Ulrich Ramé (cinq matchs) et Franck Passi (un match), les nouveaux coachs, n’ont pas encore eu beaucoup de temps pour s’exprimer –, et enfin Reims, bien sûr, puisque le club champenois n’a pas encore rejoué depuis samedi.

Pas de cata, pas de miracle

Aucun club n'a donc coulé en changeant d'entraîneur. Mais on ne peut pas parler d'une collection de miracles non plus. La cause de Troyes est entendue depuis longtemps malgré deux changements d'entraîneur, Toulouse va beaucoup mieux avec Pascal Dupraz mais reste 19e et très proche de la relégation. Bastia, Marseille ou Bordeaux, eux, restent englués dans la deuxième moitié du classement. Lille ne sera probablement pas dans le top 5, Montpellier vient tout juste d'assurer son maintien et l'euphorie rennaise, davantage liée à l'éclosion du phénomène Ousmane Dembélé qu'à l'arrivée de Roland Courbis, est largement retombée (un point pris sur les trois derniers matchs).

Bref, seul le cas de Lyon tranche : neuvième et morose à mi-saison, le club de Jean-Michel Aulas pourrait finir la saison «premier du reste du monde» derrière le PSG, ce que son effectif lui promettait déjà en début de saison. En foot comme ailleurs, les modes restent futiles.