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Libération
Le portrait

Pauline Ferrand-Prévôt, la petite reine

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Rencontre avec la nouvelle héroïne du cyclisme français qui, du haut de ses 24 ans, fait oublier Jeannie Longo.
Pauline Ferrand-Prévôt, le 6 avril, à Saint-Quentin-en-Yvelines. (Photo Samuel Kirszenbaum)
publié le 19 mai 2016 à 18h51

Il était une fois, un petit royaume qu’on appelait le cyclisme français féminin. Depuis toujours, il vivait dans l’ombre d’un puissant empire, masculin celui-là. Il y avait bien eu autrefois une femme au très long règne, qui avait su exister face aux voisins, mais sa domination prit fin dans le déluge et la suspicion de potion maléfique. Pendant quelques années, les souveraines se sont succédé, sans jamais retrouver le lustre d’antan. Un beau jour de l’an 2014, par miracle - ou par magie -, une jeunette, bien plus rayonnante que les autres, s’imposa d’elle-même, raflant quatre titres nationaux. Une révélation pour beaucoup. Pas pour le petit cercle des précepteurs royaux. Pauline Ferrand-Prévôt était depuis son plus jeune âge une favorite protégée, promise aux honneurs les plus prestigieux. Depuis lors, sa domination est quasi sans partage : elle a été sacrée championne du monde dans trois disciplines (route, VTT, cyclo-cross).

Loin d’être inaccessible, «PFP» (les puissants gagnent le droit d’être désignés par leurs initiales) nous reçoit dans les travées du nouveau bastion du cyclisme, à Saint-Quentin-en-Yvelines. Dans cette forteresse ultramoderne, dite «vélodrome», la fine fleur nationale vient parfois s’entraîner en vue des batailles à venir. PFP en est le fer de lance légitime.

La jeune femme reste silencieuse, ses grands yeux rivés sur son smartphone. Chevelure blonde, diams de synthèse dans les oreilles, faux ongles fuchsia… la coureuse cycliste souligne au Stabilo rose