65. Le chiffre est hallucinant. Depuis l'an 2000, Roger Federer a disputé tous les tournois du Grand Chelem. Il n'y en aura pas un 66e d'affilée. Jeudi après-midi, sur sa page Facebook, le Suisse a annoncé son forfait pour Roland-Garros. «Mon état physique s'est amélioré mais je ne suis pas à 100% et je sens que je prendrais des risques inconsidérés en disputant ce tournoi avant d'être totalement rétabli. C'est une décision difficile, mais je l'ai prise pour être sur de disputer le reste de la saison et de pouvoir poursuivre ma carrière.»
A 34 ans, le Suisse dispute l’une des saisons les plus compliquées de sa carrière. Lui qui est réputé pour connaître son corps parfaitement et ne jamais lui avoir infligé le match de trop, n’a disputé que trois tournois depuis janvier. Battu en demi-finale de l’Open d’Australie par Novak Djokovic, il n’est réapparu sur le circuit que trois mois et demi plus tard, au Masters 1000 de Monte-Carlo (battu en quart de finale par Tsonga), blessé au genou, puis au dos (son seul point faible physique identifié).
La semaine dernière, il n’avait fait qu’un court passage à Rome, sorti dès son deuxième match par une des jeunes pousses descourts, l’Autrichien Dominic Thiem, contre lequel il s’était montré très diminué. Il avait alors évoqué la possibilité de ne pas disputer Roland-Garros. Sa décision est logique. Le «French Open» est le plus éprouvant des tournois à cause de la terre battue et même à 100% le Suisse n’aurait aucune chance de l’ajouter une deuxième fois à son palmarès. Alors qu’à la loulou, il peut espérer réaliser un hold-up à Wimbledon où le talent pur prime sur la résistance physique.
Mais le véritable objectif de sa saison pourrait être les Jeux Olympiques, qu’il n’a jamais remportés en simple. Et d’aucuns d’imaginer, même s’il ne l’a jamais évoquée, une retraite sur une médaille d’or. Comme un point final à un carrière exceptionnelle. Car n’en déplaise à ses fans, la question que doit aujourd’hui se poser le Suisse, c’est : «Comment ne pas rater ma sortie?»