Roger Federer jeudi, Gaël Monfils vendredi : Roland-Garros a perdu coup sur coup deux des chouchous du public. Le maestro suisse souffrait de problèmes au dos, l'ambianceur français, lui, a annoncé être «cloué au lit» par une infection virale. Dans un tournoi où il a livré quelques matchs épiques et atteint une fois les demi-finales et deux fois les quarts (ses meilleurs résultats en Grand Chelem), la Monf faisait figure d'outsider possible, d'autant qu'il avait réussi à titiller Rafael Nadal en finale à Monte-Carlo. Pour espérer des surprises, il faudra se rabattre sur les «vieux jeunes» du circuit - Raonic, Nishikori - ou des jeunes pousses - Thiem, Zverev, Kyrgios…
Pas sûr que l'un d'eux ait la raquette assez acérée pour couper la tête de l'un des trois favoris du tournoi : Djokovic, toujours en quête du Graal porte d'Auteuil, Nadal, en reconquistador pour un dixième titre parisien, et Murray, qu'on a rarement vu aussi fort avant Roland. Le forfait de Federer l'ayant élevé d'un rang dans les têtes de série (numéro 4), l'Espagnol ne pourra pas croiser le Serbe avant les demi-finales. L'an dernier, on n'imaginait pas Djokovic, invaincu avant Roland-Garros, ne pas remporter le tournoi. C'était sans compter un formidable Wawrinka qui l'avait saoulé de coups en finale. Cette année, le numéro 1 mondial apparaît un chouïa moins dominateur. Comme s'il avait moins le pied terrien. Il a perdu d'entrée à Monte-Carlo, conservé son titre à Madrid et s'est incliné en finale à Rome contre Murray. Nadal, lui, après deux ans de galère, semble sur la voie du retour vers son meilleur niveau, quand il était invincible à Roland-Garros. Voir le tournoi échapper à l'un de ces trois-là constituerait un tremblement de terre. Désigner un favori dans le trio ? Autant prédire l'avenir dans une balle de cristal.