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Libération
Séance de rattrapage

Le Tour d'Italie aborde les Alpes : ce que vous avez raté depuis le départ

Le Giro entre dans les Alpes ce vendredi pour ne (quasiment) plus les quitter d'ici l'arrivée à Turin, dimanche 29 mai. Petit récap de ce qu'il faut retenir jusqu'ici et de ce qui nous attend désormais.
Vincenzo Nibali et Alejandro Valverde sur la 8e étape du Tour d'Italie, entre Foligno et Arezzo. (Photo : Luk Benies. AFP)
publié le 20 mai 2016 à 11h08

Le Tour d'Italie entre dans les Alpes ce vendredi pour ne (quasiment) plus les quitter d'ici l'arrivée à Turin, dimanche 29 mai. Petit récap de ce qu'il faut retenir jusqu'ici et de ce qui nous attend désormais.

Kittel, Greipel et Dumoulin ont régalé, mais ils ne sont plus là

Parti des Pays-Bas et furtivement passé en Allemagne, le Giro a surtout parlé néerlandais et allemand depuis le départ. Vainqueur du chrono d'ouverture sur ses terres, à Arnhem, Tom Dumoulin a porté le maillot rose (équivalent transalpin du maillot jaune) une petite semaine. Quant aux sprinteurs allemands Marcel Kittel et André Greipel, ils ont respectivement remporté deux et trois étapes, Kittel portant même le maillot rose une journée. Ces trois-là ont parfaitement su profiter de douze premières étapes peu montagneuses et plutôt décevantes, mais c'est fini. La montagne arrive, très peu pour eux : ils ont quitté le Giro, laissant les feux de la rampe aux grimpeurs.

Les Italiens ont fait le reste

On a aussi parlé italien, évidemment, lors de ces deux premières semaines du Giro. Ce que Kittel, Greipel et Dumoulin ont laissé, les locaux se sont rués dessus : une victoire d'étape et deux jours en rose pour Gianluca Brambilla, un joli succès du néo-professionnel de 21 ans à peine Giulio Ciccone, plus jeune vainqueur d'étape sur le Giro depuis trente ans, et enfin deux étapes pour Diego Ulissi. C'est d'ailleurs une spécialité maison, puisque jamais un Tour d'Italie ne s'est terminé sans victoire d'étape italienne.

Geniez, Peraud, ciao...

Deux coureurs incarnaient les chances françaises pour un bon classement général au départ du Tour d'Italie : Jean-Christophe Peraud et Alexandre Geniez. Quinze jours plus tard, ils sont déjà rentrés chez eux... Salement tombé dès la troisième étape, Peraud, deuxième du Tour 2014 mais déjà 39 ans, a été le premier coureur à quitter le Giro. Quant à Geniez, il est tombé deux fois en deux jours et a quitté la course dès la 4e étape. Du coup, la dernière tête d'affiche tricolore en lice est le sprinteur Arnaud Démare. Pour l'heure, le vainqueur de Milan-San Remo n'a pas encore levé les bras, mais il tourne autour (deux fois deuxième) et les nombreux abandons de sprinteurs (Kittel, Greipel, Viviani, Pelucchi, Mareczko, d'autres à suivre) pourraient lui faciliter la tâche. Car lui compte bien rallier Turin, où il pourrait d'ailleurs défiler avec le maillot rouge du classement par points (l'équivalent italien du maillot vert du Tour), où il est très bien placé.

Nibali et Valverde débarrassés de Landa

Et les favoris, alors ? Ils étaient trois au départ : le héros local Vincenzo Nibali et les deux Espagnols Alejandro Valverde et Mikel Landa. Ils ne sont plus que deux. Tout allait pourtant bien jusqu'à mardi pour Landa, troisième du Giro l'an passé. Mais au lendemain du deuxième jour de repos, l'Espagnol s'est fait lâcher dès le départ de la 10e étape : en perdition, loin derrière le peloton, le coureur de la Sky s'est rapidement résolu à l'abandon. Une bonne nouvelle pour Nibali et Valverde, bien placés au général avant l'entrée dans les Alpes mais pas forcément rassurants depuis quinze jours. Le Sicilien a eu un ou deux jours moyens, où il a lâché un peu de temps, et Valverde a bien du mal à contenir son coéquipier costaricien Andrey Amador, quatrième du général l'an passé, et bien décidé à jouer sa propre carte ces derniers jours.

Et puis, il y a d’autres adversaires, plus ou moins attendus : la perle colombienne Esteban Chaves, le sans-grade néerlandais Steven Kruijswijk, la comète russe Ilnur Zakarin ou le doux-dingue polonais Rafal Majka. Sans oublier celui qui aborde ces Alpes de rose vêtu : Bob Jungels, bête à rouler luxembourgeoise de 23 ans, qui pourrait se révéler en haute montagne.

Un programme pantagruélique

Cette haute montagne que voilà, donc. Trois étapes ce week-end : quatre ascensions bien senties sur la route de Cividale del Friuli vendredi, une tappone de 210 km avec six cols des Dolomites (dont les mythiques Giau et Pordoi) culminant entre 1 850 et 2 250 mètres samedi, un contre-la-montre en côte sur les pentes d'Alpe di Siusi dimanche. Puis repos lundi, étape compliquée mardi, sprint mercredi, final dangereux jeudi et deux derniers jours énormes dans les Alpes franco-italiennes. Vendredi, détour en France avec une arrivée à Risoul via le col Agnel, altitude 2 744 mètres, spécialement déneigé pour l'occasion :

Enfin, samedi, retour en Italie par les cols de Vars, de la Bonette et de la Lombarde, tous trois à plus de 2 100 mètres. L'essentiel des écarts et du spectacle reste donc à faire avant Turin, où le Giro s'achèvera, dimanche 29, par un sprint tranquille.