Sur Twitter, il a une signature connue - Philousports - et une étiquette : «le Roi des gifs». Outre ses séquences d’images animées captées sur les télés de sport, il y délivre des accroches pleines d’esprit, si bien qu’il «pense en 140 caractères à cause de Twitter». A l’affût devant les chaînes télés - ça lui coûte 130 euros d’abonnements par mois - ou alerté par un de ses 55 000 abonnés, Philippe crée des gifs à gogo, du rigolo, des clins d’œil et de l’ironie. «Je guette le petit lapsus, la petite punchline. J’ai ainsi des émotions par procuration. A cause de mon handicap, je ne peux pas les vivre. Je les vis à travers ce que je vois.»
«Myopathe à l'insu de [son] plein gré», comme il se présente sur son compte @Philousports, Philippe, 44 ans, nous reçoit dans la maison du Cap Corse où il vit en colocation avec une famille dont il fut autrefois voisin. Relié par trachéotomie à son appareil de respiration artificielle, Philou est assis sur son lit, face à l'ordi, un œil sur la télé. Voilà son poste de travail où, le week-end, il passe douze heures par jour, midi-minuit. «Je suis content quand ça s'arrête.» C'est même du «35 heures par semaine» avec les matchs des mardis et mercredis. Et cela ne devrait pas ralentir pendant l'Euro de foot. Il cartonne, déployant aussi sur le site d'Eurosport son sens de l'humour, «entre les Nuls et Moustic», le présentateur de Groland.
«Son talent, c'est de savoir saisir la bonne image et