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Libération
Groupe D

L'Espagne a le but entre deux gardiens

A la conférence de presse de la Roja, le scandale qui menace le titulaire du poste David de Gea a été soigneusement occulté.

Iker Casillas (à gauche) et David De Gea à l'entraînement, à Toulouse, dimanche 12 juin. (AFP)
Publié le 12/06/2016 à 18h13

L’image est parlante. Vendredi, à Saint-Martin de Ré (Charente-Maritime) où la Roja s’entraîne, le gardien espagnol David de Gea s’est pointé à l’improviste auprès des médias. Non, non, tout va bien, je suis innocent du scandale sexuel dont on m’accuse, a-t-il dit en substance. Serein en apparence, rappelant un Ribéry en claquettes sur le plateau de Téléfoot en 2010. On sait que ce n’est jamais bon.

L'affaire est potentiellement très glauque. Le portier de 25 ans serait soupçonné, selon le site espagnol eldiario.es, d'avoir organisé une orgie, sans y participer. Une femme l'accuse d'avoir été obligée à des relations sexuelles avec d'autres footballeurs dans un hôtel. La totale, un Carlton sauce ballon rond pour l'équipe double tenante du titre, en route pour tenter le triplé après la déception du mondial brésilien (éliminée en poules).

Depuis ces accusations, fermez le ban, il n’y a rien plus à voir, nous sommes heureux, unis et fiers, tout va bien Madame la marquise, veulent nous faire croire les Espagnols. Aussi crédible qu’un Rétais disant qu’il ne pleut jamais sur son île. Dans le groupe D, tandis que la Croatie battait de faibles turcs sur une jolie volée de Modric, la Roja donnait ainsi sa dernière conférence de presse avant le match contre les Tchèques de Cech, lundi, à Toulouse.

«Une nouvelle pas très agréable»

Au programme, du lourd, des spécialistes de l'exercice, histoire que rien ne transpire. Le capitaine chauve Iniesta et le tatoué Ramos, respectivement des symboles de Barcelone et du Real Madrid, pour incarner, encore plus, l'unité. Ils ont en vu d'autres. «C'est vrai que c'était une nouvelle pas très agréable, a dit le défenseur Merengue. Ça touche notre coéquipier, mais il a reçu le soutien de tout le groupe.»

Le «groupe», cette valeur cardinale. A chaque question, Iniesta a lui aussi tout ramené au collectif, refusant de répondre sur untel ou untel, on ne l'a lui fait pas.

Ensuite, le sélectionneur moustachu Vicente Del Bosque, 65 ans, débonnaire, n'avait qu'à finir le travail, distillant les mots comme de la poudre de perlimpin. «Nous sommes bien entraînés, il y a une très bonne cohabitation, une bonne ambiance», s'est-il amusé. Si tout est bon, alors.

Et d’affirmer, l’oeil rieur, qu’il ne savait toujours pas qui de De Gea ou de Casillas serait titulaire demain soir dans les cages, estimant qu’il ne choisirait que sur des critères sportifs. A d’autres. Ce devait être la première grand compet du Mancunien en tant que titulaire pour éviter que ça soit celle de trop pour Casillas, plus habitué désormais aux boulettes qu’aux exploits. Jusqu’aux accusations qui ont probablement tout remis en cause.

Quinze minutes d’entraînement étaient ensuite ouvertes à la presse reconnaissante, comme on offre un bonbon à des enfants. L’occasion de voir Casillas commencer les exercices devant De Gea et les gardiens s’entraîner en apparence loin des autres, dans leur coin, mais pas coupés des bruits du monde.

Le prono. 0-1 pour les Tchèques, sur une erreur de Casillas.

Le fait du match. A la fin de la rencontre, Morata, dégoûté par tous les arrêts de Petr Cech, annonce qu'il se retire du football.

Les infos utiles. Groupe D, Espagne-République tchèque, à 15 heures, à Toulouse, à regarder sur beIN Sports.