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Libération
A chaud

A Lille, hooligans anglais et russes jouent le match retour

Des supporteurs anglais à Lille, mercredi. (Photo AFP)
par Stéphanie Maurice, LILLE, de notre correspondante
publié le 15 juin 2016 à 19h39

Devant la gare de Lille, 18h15. Un bang retentit à proximité, un gros pétard explose rue Faidherbe, l’artère qui relie la gare à la Grand Place. Un signal. Ce qui n’était jusque là qu’une masse avinée de supporters anglais devant un bar se transforme en une ruée vers les petites rues à proximité, là où les petits groupes de hooligans seront les moins faciles à contrôler. C’est la panique parmi les badauds, nombreux à cette heure-ci à rentrer chez eux en TER.

Les magasins baissent les rideaux de fer. La situation est confuse, les mouvements de foule impressionnent, avec des flux et des reflux, qui tentent de contourner les positions de forces de l’ordre. Difficile de savoir si des Russes, dont l'équipe a joué et perdu dans l'après-midi contre la Slovaquie à Villeneuve-d'Asq, les attendent ou s’il s’agit juste d’un test du dispositif sécuritaire. En première ligne, des policiers en civil, dont deux femmes, qui jugulent les supporters, pour empêcher les confrontations directes. Les CRS sont déjà casqués, se déploient et attendent les ordres. Le dispositif policier très efficace, arrive à refouler ceux qui cherchent la bagarre vers la place de la Gare. Il se rassemblent, prêts à foncer à nouveau : les gaz lacrymo sont de sortie et la foule est obligée de se disperser. Fin de l’épisode, il a duré moins de cinq minutes.

Un Russe passe, perfecto noir, l’air plutôt anodin, il est blessé au front, une coupure profonde. Un peu plus tard, c’est un supporter gallois qui se tient le nez sanguinolent. Rien de sérieux. Le pic de violence a donné l’impression d’être bien organisé, avec repérage de l’endroit le plus propice à la castagne et au jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre. La nuit promet d’être longue à Lille.