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Barzagli le «Rocher»

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Publié le 16/06/2016 à 20h11

Il a tout connu des bas-fonds (de la 5e à la 2e division) et les aléas ont forgé son caractère. A 35 ans, le vétéran du trio, Andrea Barzagli, reste, par son sens de l'anticipation, son âpreté et ses qualités mentales, un indiscutable de la Juve comme de la Nazionale.

Sa carrière internationale fut pourtant jalonnée de mésaventures. Au Mondial 2006, «La Roccia» («le Rocher», son surnom) ne participe qu'à un match et demi. Deux ans plus tard, le bilan n'est guère plus reluisant. Titularisé lors du premier match à l'Euro 2008 face aux Pays-Bas, le Toscan (comme Chiellini) est dépassé sur chaque assaut oranje. Le Rocher est submergé. La squadra s'éloigne.

Le colosse file à Wolfsburg cet été-là. Passé un titre surprise de champion d’Allemagne, l’expérience s’abîme. En janvier 2011, l’entraîneur de la Juve Luigi Delneri, qui l’a connu à Palerme, suggère son recrutement par Turin pour une misère. Il faudra six mois de rodage et l’arrivée de Conte pour qu’il s’y épanouisse, au point de retrouver la sélection.

Simone Rovera, correspondant de Tuttosport et Sky Italia en France, précise : «Il a une tranquillité phénoménale et un état d'esprit irréprochable. S'il doit rester sur le banc, il le fera. Et il permet à Bonucci de prendre des risques. Si tu rates une passe, tu sais que Barzagli va rattraper le coup. Buffon, qui a joué avec Thuram, Cannavaro et Nesta, le considère comme l'un des meilleurs défenseurs qu'il ait connus.» L'intéressé dément avec l'humilité que lui prêtent ceux qui le connaissent : «Je ne me sens pas comme cela, et ne me suis jamais senti le plus fort.» La marque des grands. L.-A.L.