L’équipe de France a joué au football en première mi-temps. Puis, elle est retombée dans ses travers. Trop prévisible, trop molle. Le match s’est progressivement embourbé et s’est fini à 0-0. Les Bleus terminent premiers du groupe A, les Suisses seconds - c’est la première fois qu’ils passent un premier tour dans un Euro. Tout le monde est qualifié, tout le monde est content.
Le match. Au coup d'envoi, Didier Deschamps avait remanié son équipe au milieu et devant. Cabaye s'est montré, Sissoko a assuré et Gignac s'est enlisé, trop esseulé. La première mi-temps a été intéressante, avec des joueurs très mobiles et disponibles. Avec un Paul Pogba en furie, auteur notamment d'une frappe phénoménale du gauche sur la barre (17e minute). La seconde période a été decevante. Vous avez maté les matches contre la Roumanie et l'Albanie - ou juste lu les debriefs ? C'était aussi mou et décousu, avec des éclairs ici et là, à l'image d'un superbe centre de Sissoko pour Payet (entré en cours de jeu) dont la reprise a heurté la barre. Pas de but de dernière minute comme lors des deux rencontres précédentes, Payet ou pas - faut pas abuser non plus.
L'image. Le grand sourire de Paul Pogba, qui lors d'un duel avec un Suisse, s'est retrouvé les jambes sur les épaules de son adversaire. Une espèce de chorégraphie de patinage artistique - niveau débutant au centre aéré - qui confirme que le milieu de la Juventus de Turin est vraiment un joueur Vine, avec cette impression qu'il fabrique certaines de ses actions exclusivement pour Twitter.
#Euro2016 L'acrobatie de Paul Pogba en trois temps #FRASUI #AFP pic.twitter.com/U2dOvc2b8l
— Agence France-Presse (@afpfr) June 19, 2016
La stat. 58 % de possession pour la Suisse, qui a confisqué le ballon. Elle n'en a rien fait en 1ère mi-temps et l'a un peu mieux utilisé en seconde, pour s'offrir quelques situations devant le but d'Hugo LLoris. Sur le papier, c'était l'adversaire le plus fort qui attendait les Bleus dans cette poule A. Bof. Autre stat : les Hélvètes n'ont pas cadré une frappe. Voilà.
@Julien_Quelen @FargeRemi
— Loïc Tanzi (@Tanziloic) June 19, 2016
L'homme. Après sa polémique du bras d'honneur (qu'il a démenti), Paul Pogba a offert trente minutes de joli football, avec énormément de justesse et de puissance. Didier Deschamps l'avait replacé à gauche, son côté favori. Mais nous, on s'en fout : on a choisi Moussa Sissoko. Le milieu de terrain de Newcastle est souvent raillé pour son côté bourrin, avec ses courses géométriques. Ce soir, il a mis du rythme. II a récupéré et percuté. Failli être décisif passé l'heure de jeu après un très beau rush côté droit, suivi d'un centre millimétré pour Payet, dont la reprise a fini sur la barre.
Le futur. Tout s'est passé comme prévu. France 1ère, Suisse 2e. Avis pessimiste : trop de lacunes, de tendresse et pas de patron côté Bleu. La France n'a battu que la Roumanie et l'Albanie, deux adversaires vaillants mais limités, de surcroît dans les dernières minutes. Que se passera-t-il contre des équipes plus balèzes (le parcours devrait être dégagé jusqu'en demi-finale) ? Avis optimiste : peut-être que cette équipe se rebellera contre plus fort. D'autant que certains à l'image d'Antoine Griezmann, Blaise Matuidi ou encore Paul Pogba ne sont pas encore tout à fait entrés dans la compétition. Avis très optimiste.