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Libération

«Un système de dopage d’Etat sécurisé, […] dirigé, contrôlé et supervisé [par le ministère des Sports russe] avec l’aide active des services secrets russes.»

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publié le 18 juillet 2016 à 20h11

Les Jeux de Rio, en août, vont-ils se disputer sans aucun sportif russe ? Cette hypothèse radicale, portée ces derniers jours par les agences antidopage américaine et canadienne, a été préconisée ce lundi par l'Agence mondiale antidopage (AMA) dans la foulée de la publication d'un rapport qu'elle avait commandé au juriste Richard McLaren. Pour le Canadien, les laboratoires antidopage de Moscou et de Sotchi ont protégé les sportifs russes dopés. Le rapport McLaren cite le cas des échantillons issus des contrôles antidopage des Mondiaux d'athlétisme de 2013 à Moscou : «A la fin des Mondiaux, le laboratoire a mis de côté des échantillons positifs qui devaient être échangés en enlevant les bouchons et en remplaçant l'urine sale avant que les échantillons ne soient envoyés à un autre laboratoire sur instruction de l'IAAF [la Fédération internationale d'athlétisme, ndlr].» Le rapport précise encore que «le personnel du laboratoire de Moscou n'avait pas le choix quant à son implication dans ce système». Et le tout aurait été supervisé par le ministre des Sports en personne, Vitaly Moutko, avec l'assistance des services secrets russes. Ce «système d'escamotage des échantillons positifs» aurait été instauré dès 2011 et aurait duré jusqu'en août 2015. En tout, ce sont 580 tests positifs qui auraient été couverts, dans 30 sports différents. La Russie est d'ores et déjà exclue des compétitions d'athlétisme à Rio.