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Libération

Non, le Tour de France 2016 n’est pas fini !

publié le 19 juillet 2016 à 19h31

Le cyclisme a un dicton con comme la Lune : «La course n'est pas finie tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie.» Le maillot jaune Christopher Froome et son équipe Sky, hyper dominateurs depuis deux semaines, sont donc loin d'avoir remporté le Tour 2016. L'intéressé le sait bien : «Dire que j'ai course gagnée, c'est nase !»

En effet, le parcours a concentré les principales difficultés après la journée de repos de mardi à Berne (Suisse) : il reste quatre étapes de montagne dans les Alpes, dont un contre-la-montre ascensionnel jeudi. Et, dès mercredi, la course va lâcher les vannes au barrage de Finhaut-Emosson, en surplomb de Martigny, toujours en Suisse, dans un «paysage à la James Bond», paraît-il. Plusieurs coureurs nous ont promis une poursuite démentielle en moto-neige : «Le Tour va enfin commencer !» On attend par exemple le Britannique Adam Yates, 3e du classement à 2'45", un adepte du «vélo champagne», c'est-à-dire de l'attaque classieuse, qui éclabousse bien comme il faut. Guettons Nairo Quintana, qui s'était révélé le plus fort en 2015 sur la fin du Tour. Le Colombien accuse 2'59" de retard sur Froome, une broutille s'il retrouve sa pédalée métronomique.

Et puis il y a le risque (allons, la chance !) de chute. Il n’en manque que trop depuis le départ de ce Tour, et le résumé vidéo officiel a besoin de bandages bien rouges. En avant-goût, on a quand même vu ces jours-ci une arche se dégonfler dans les Pyrénées et une moto tomber dans le Ventoux. Et des spectateurs secouer le bras de Yates dans un col, pour rigoler. Froome devrait se méfier : le Néerlandais Steven Kruijswijk a perdu le Giro en mai, avec une glissade en descente.