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Libération

Peur bleue sur la planète hand

Publié le 10/08/2016 à 21h41

Etrange sensation que celle que dégage l’équipe de France de handball, double championne olympique en titre, depuis le début du tournoi : deux victoires en deux matchs (dont un carton contre les vice-champions du monde qataris, 35-20) avant de rencontrer la sélection argentine vendredi, mais le sentiment qu’elle n’a pas encore vraiment débuté sa compétition. Comme si les Français étaient déjà installés en quart de finale et qu’ils voyaient leurs propres artefacts faire le chemin jusqu’à eux à leur place.

Après la rencontre face aux Qataris, qui avaient tout de même explosé la Croatie (30-22) l'avant-veille, l'arrière-gauche Mathieu Grébille a eu une phrase incroyable : «On n'avait pas vraiment cette réputation d'être des lève-tôt [le match avait lieu à midi heure locale, ndlr] mais on l'a magnifiquement fait quand même.» On aura compris que les Bleus ont des habitudes et qu'ils n'aiment pas y déroger. Et l'ahurissante collection de titres internationaux amassés depuis dix ans leur donne une sorte de droit, celui de tordre le monde du handball à leur sauce.

Le sélectionneur, Claude Onesta, après la victoire contre le Qatar : «Je prends du plaisir à dire bonjour aux gens que je croise [dans le milieu du hand, ndlr] et toujours uniquement en français. Quand je suis arrivé il y a quinze ans, j'étais inconnu. Quand je disais bonjour, les gens ne me répondaient pas. Aujourd'hui, ils me disent bonjour trois fois dans la journée… N'importe quelle nation qui croise notre équipe lui témoigne du respect en raison de la qualité du jeu qu'elle propose.»

Plus que du respect : un mélange de crainte, de résignation et de frustration. Le Français Bertrand Roiné, qui évolue avec le Qatar, expliquait qu’avant le match, de leur point de vue, une victoire face aux Bleus n’apparaissait pas dans leurs moyens. Si même les vice-champions du monde en sont là… Ça ne veut pas dire que l’équipe de France sera encore championne olympique. Mais il y a ceux qui partent pour ça, et il y a les autres.

France-Argentine Vendredi à 2 h 50