Onze médailles au total : les Bleus ont redressé la tête avec en prime de belles qualifications en quarts de finale pour les «Braqueuses» du basket, vice-championnes olympiques en titre, les «Experts» du hand, double champions olympiques en titre, et Gaël Monfils, en tennis, victorieux du Croate Marin Cilic.
Judo, canoë slalom, aviron, cyclisme sur piste: tout le monde a participé à la collection tricolore jeudi. Mais l’or n’était pas au rendez-vous.
JO 2016 : tableau des médailles au vendredi 12 août
Peut-être faut-il être américain et s'appeler Phelps pour trouver de l'or partout où on passe : jeudi soir, pour le «Kid de Baltimore», c'était à l'arrivée du 200 m 4 nages, une course qu'il a écrasée de sa classe. Comme il l'avait fait déjà trois fois auparavant à Rio, au sein du relais 4x100 mètres nage libre, du relais 4x200 mètres nage libre, puis sur 200 mètres papillon.
Quatre nouvelles médailles d'or en six jours donc, soit 26 médailles au total depuis les Jeux de Pékin, dont 22 du plus beau métal. Phelps a un appétit gargantuesque. Egalant au passage, sur ce 200 mètres 4 nages, le record d'un certain Carl Lewis, lui aussi vainqueur quatre fois d'affilée dans la même discipline, en saut en longueur, de 1984 à 1996. «Mon corps souffre, j'ai mal aux jambes, je suis fatigué», a concédé Phelps, tout en assurant que «chaque jour est un rêve». «Gagner de cette manière, c'est quelque chose de spécial et c'est pour ça que j'exprime de plus en plus mes émotions sur le podium», a-t-il ajouté. A lui tout seul, depuis le début de la semaine, l'Américain a donc gagné deux fois plus de titres que les 396 membres de la délégation tricolore.
Manaudou marque son territoire avec le meilleur temps de la saison
Côté français, au lendemain des polémiques qui ont éclaboussé Yannick Agnel, Mehdy Metella s'est qualifié pour la finale du 100 m papillon. Florent Manaudou, le colosse marseillais (1,99 m, 99 kg), voudra lui récidiver après sa victoire surprise de 2012 sur 50 m nage libre. Le nageur semble prêt. En demi-finale jeudi, il a marqué son territoire avec le meilleur temps de la saison, au cours d'une soirée où le scandale du dopage d'Etat russe était une nouvelle fois présent en invité indésirable, avec la nageuse Yuliya Efimova.
La jeune Russe n'a pas gagné, finissant encore une fois 2e sur 200 m brasse, comme lundi sur 100 m. Mais cette fois-ci, elle a moins été sifflée.
L'ombre du dopage ne semble d'ailleurs pas vouloir quitter Rio, avec l'annonce dans l'après-midi du renvoi au pays d'un entraîneur kényan, coupable de «violation des règles antidopage». Il aurait semble-t-il échangé son urine avec celle d'un de ses athlètes lors d'un contrôle.
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La Fédération chinoise de natation a de son côté annoncé le contrôle positif de Chen Xinyi, 18 ans et 4e de la finale du 100 m papillon. Des traces d’hydrochlorothiazide, une substance diurétique utilisée comme un produit masquant et interdite par l’AMA, ont été décelées dans ses urines dimanche, le jour de la course. La Bulgare Silvia Danekova, spécialiste du 3000m steeple a elle été contrôlée positive à l’EPO, et temporairement suspendue.
Les handballeurs français assurent leur place
Trois matchs et la porte vers les quarts de finale s'ouvre déjà : les handballeurs français ont assuré leur place pour le niveau supérieur des Jeux de Rio, deux journées avant la fin du premier tour, en matant jeudi l'Argentine (31-24). «C'était l'objectif. Maintenant que c'est fait, on va essayer de garder cette première place», a assuré Valentin Porte, l'un des Français les plus en vue, avec six buts et sept passes décisives. Jusqu'ici, les doubles champions olympiques ont donc fait carton plein avec trois succès, dont l'un impressionnant (35-20) contre le Qatar, vice-champion du monde.
Côté tennis, il est maintenant le seul représentant de la France. Gaël Monfils a battu le Croate Marin Cilic en trois sets 6-7 (6/8), 6-3, 6-4 en huitièmes de finale, jeudi à Rio. Gilles Simon s’est par contre incliné face à l’Espagnol Rafael Nadal en deux sets 7-6 (7/5), 6-3, comme les deux paires de double mixte Caroline Garcia/Nicolas Mahut et Kristina Mladenovic/Pierre-Hugues Herbert, dès le premier tour.
Le trio de costauds de la vitesse par équipes en cyclisme sur piste, Grégory Baugé, François Pervis et Michaël d'Almeida, pensait bien avoir trouvé la recette pour s'imposer. Mais comme à Pékin en 2008, comme à Londres en 2012, les Britanniques étaient un ton au dessus. Les Français, beaucoup trop loin en termes de chronomètre, ont dû se contenter du bronze sur le pin de Sibérie du vélodrome de Barra. Quant à l'or, la délégation française tentera de s'en procurer dès vendredi avec deux de ses monstres sacrés sur la ligne de départ.
Teddy Riner à la recherche de son deuxième titre
Après un début de tournoi en clair-obscur pour les judokas français, Audrey Tcheuméo, venue sur le tard à un sport avec lequel elle entretient un rapport singulier, a décroché la médaille d'argent dans la catégorie des -78 kg, battue en finale par la tenante du titre américaine Kayla Harrison. Cyrille Maret, battu en demi-finale, est parvenu lui à décrocher le bronze en moins de 100 kg.
Avant l'entrée en lice ce vendredi de Teddy Riner, à la recherche de son deuxième titre d’affilée dans la catégorie reine des lourds en judo.
S’il n’y a plus de suspense ou presque sur la couleur des médailles que gagnent Phelps, il n’y en avait pas davantage au concours général féminin, en gymnastique. Comme prévu, la nouvelle star est bien Simone Biles, une Américaine de 19 ans et 145 cm (photo AFP)
Première attendue donc, pour une jeune femme à la recherche de cinq médailles d’or durant ces Jeux. Et première également pour les Fidji. Victorieux du premier tournoi masculin de rugby à VII de l’histoire olympique, les joueurs du Pacifique, qui ont laminé la Grande-Bretagne en finale (43-7), ont au passage décroché la première médaille de l’histoire de leur pays aux JO.
Première également, ou presque, pour le golf, absent des JO depuis les Jeux de Saint-Louis, aux Etats-Unis, en 1904. Dimanche, quelqu’un va succéder au Canadien George Lyon, dernier champion olympique de la spécialité, il y a 112 ans.
Mais les quatre meilleurs mondiaux -Jason Day, Dustin Johnson, Jordan Spieth et Rory McIlroy-, ne sont pas là, tous forfaits, effrayés par le virus Zika. Et un outsider pourrait en profiter. Comme Grégory Bourdy 107e mondial, qui pointait à la 4e place jeudi soir.