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Libération
Synthèse

Rio, jour 9: et à part Bolt...?

Jeux olympiques de Rio 2016dossier
... des escrimeurs français en or, des véliplanchistes qui planent et Murray qui conserve son titre. Entre autres.
La Française Charline Picon sacrée championne olympique de planche à voile RS:X, aux JO de Rio le 14 août 2016 (Photo WILLIAM WEST. AFP)
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publié le 15 août 2016 à 8h30

Qui peut s'extirper de l'ombre d'Usain Bolt. Personne. Ni des épéistes ni une véliplanchiste français couverts d'or. Ni un tennisman scottish qui conserve son titre, ni même un athlète sud-africain qui a pourtant tapé le mythique record du monde du 400 m.

La foudre est donc tombée une troisième fois sur les jeux Olympiques: «l’éclair» Usain Bolt a remporté le 100 m des JO à Rio après Pékin et Londres, assommant une nouvelle fois la concurrence et s’inscrivant pour toujours dans la postérité. C'est le terme qu'on utilise ce matin. Il faudra en trouver un autre, voire en inventer un si le Jamaïquain achève à Rio son triple triplé (100, 200, 4 x 100, comme à Pékin et Londres).

Le duel était attendu: Bolt contre Gatlin, le yin contre le yang, le bon contre le «bad boy». Et le gentil l’a emporté, en 9"81, devant le New-Yorkais de Brooklyn, l’ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite. Mais que le public, en le huant, a renvoyé à ses démons.

Moins de dix secondes de show en mondovision auquel a participé un petit Français, Jimmy Vicaut. L'invité surprise de cette finale est arrivé 7e, à 23 centièmes de la légende jamaïcaine, le premier à remporter trois fois de suite l'épreuve reine des JO. «Moi c'était ma première finale olympique, j'espère qu'il y en aura une autre dans quatre ans à Tokyo», a réagi le bizuth bleu dès l'arrivée.

Pour Bolt, 29 ans, Tokyo est un horizon lointain. Son avenir immédiat est à Rio, où il veut devenir le premier de l'histoire à signer un «triple-triple», remporter trois fois de suite lors de trois JO différents les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 x 100 m. «Quelqu'un a dit l'an passé que si je le faisais, je deviendrais immortel. Alors deux médailles de plus et ce sera fait: immortel», a lancé Bolt après sa victoire.

Le bon, la brute et le truand

Bolt 1er donc, devant Gatlin et le surprenant Canadien Andre de Grasse. Avec sans doute un énorme ouf de soulagement du côté des dirigeants de l'athlétisme mondial et du Comité international olympique. Car la victoire d'un Gatlin aurait fait tache, en cette période de chasse aux sorcières antidopage, quelques jours après le rapport McLaren sur le dopage d'Etat en Russie qui a entraîné l'expulsion de 67 des 68 athlètes russes. «Je suis revenu depuis maintenant près de six ans, je comprends que les gens veuillent voir une rivalité entre lui et moi. Mais il faut que le meilleur gagne et aujourd'hui Usain a été meilleur. J'aime tout le monde, j'ai du respect pour tout le monde et j'aimerais que le public me respecte aussi», a souligné Gatlin.

De fait, les histoires de dopage n’en finissent pas de troubler ces Jeux, entre contrôles antidopage positifs et énièmes révélations sur le dossier russe. Dans la nuit de dimanche à lundi, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a ordonné la réintégration de la Russe Darya Klishina qui avait été exclue samedi de la compétition au terme d’un surprenant revirement de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). «Son appel a été accepté», a précisé le TAS. Klishina, qui participera à partir de mardi à l’épreuve du saut en longueur, sera donc bien la seule Russe dans les épreuves d’athlétisme aux JO de Rio.

Murray récidiviste 

Initialement épargnée, car elle s’entraîne depuis 2013 aux Etats-Unis, Klishina avait finalement été sanctionnée par l’IAAF sur la base d’une «nouvelle information», issue du fameux rapport McLaren sur le dopage d’Etat russe. Mais ces arguments n’ont pas été retenus par le TAS. Sans ce revirement de dernière minute, la journée aurait été parfaite.

Le 100 m royal avait été lancé de la meilleure manière, quelques minutes plus tôt par un record du monde vieux de 17 ans, celui de la «locomotive de Waco», Michael Johnson (43"18), battu par un jeune Sud-Africain, Wayne Van Niekerk, sur 400 m (43"03). Il serait injuste d'oublier la triple sauteuse Caterine Ibargüen qui a remporté le premier titre olympique de la Colombie en athlétisme, quatre ans après sa médaille d’argent à Londres avec 15,17 m au quatrième essai. D'ailleurs nous publions sa photo (AFP).

Dans l’ombre de l’athlétisme, il était donc difficile de se faire de la place dimanche.

Mais la journée a été riche en événements, avec notamment la victoire de l'Anglais Justin Rose au premier tournoi olympique de golf depuis 112 ans, qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant, de quoi faire regretter de n'être pas venus aux meilleurs mondiaux prétextant le virus zyka. S'ils avaient su qu'ils auraient croisé des crocodiles sur le parcours.

Autres faits marquants de la journée, la troisième médaille d’or de Simone Biles, la poupée américaine de la gymnastique, en lice pour un quintuplé inédit. Ou encore le second titre consécutif de l’Ecossais Andy Murray (photo AFP) en tennis, vainqueur (7-5, 4-6, 6-2, 7-5) de l'épouvantail du tournoi, l'Argentin Juan Manuel del Potro (qui aurait pu lui aussi réussir un triplé «historique» s'il avait décroché le scalp de Murray après s'être offert ceux de Djokovic et Nadal. Lequel Nadal a été battu en finale pour le bronze par le Japonais Nishikori?

Quant aux Bleus, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin vers les médailles: l'or avec les épéistes, vainqueurs de l'épreuve par équipes. Après le zéro pointé de Londres, l'escrime française repart de Rio avec trois médailles, une de chaque métal: en plus de l'or des épéistes, l'argent des fleurettistes par équipe et le bronze de Grumier en individuel à l'épée. Des médailles aussi pour les véliplanchistes français: l'or pour  Charline Picon  et le bronze pour Pierre Le Coq. Du bronze aussi pour Alexis Raynaud en tir à la carabine, trois positions.  22 podiums au total déjà, dont 7 titres, et la 6e place au tableau des médailles.