«Mathieu, c'est Obélix. Il va emplafonner des Romains, mais dire qu'il ne l'a pas fait exprès», dixit l'un de ses amis. Un ex-gamin turbulent - de son propre aveu -, deux fois viré de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) pour des histoires de comportement, mais toujours décrit comme une authentique crème par tous ceux avec qui on en parle. Mardi, en demi-finale, «Obélix» n'a pas tenu face au Cubain La Cruz, champion du monde de la catégorie. Ce sera donc le bronze. De prime abord, Bauderlique est ce qui se rapproche le plus d'un héros de film de boxe : un gros encaisseur passé chez les pros il y a environ deux ans, qui donne d'énormes gnons du gauche. En septembre, il est devenu champion du monde APB (compétition pour les pros organisée par l'Association internationale amateure ; le gloubiboulga de la boxe), un titre qui lui a assuré une place à Rio. Précision technique : pour placer les gros pains à ce niveau, il faut savoir se déplacer. Avoir l'intelligence nécessaire pour les mettre au bon moment. Bauderlique s'était paumé après avoir échoué à participer aux Jeux de Londres, où il voulait combattre dans la catégorie des moins de 75 kilos, celle en dessous de la sienne. Les régimes pour y arriver l'ont flingué. Il est devenu obsédé par son poids plus que par la boxe. Il a craqué quelques mois avant de revenir. Pour préparer Rio, il a fallu qu'il se réadapte au format amateur : trois rounds, contre douze chez les pros. A fond dès le début donc, il est plutôt à l'aise dans ce format-là. Bauderlique s'entraîne toujours à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avec Mohamed Nichane, son coach de toujours, et bosse dans le business familial, une petite entreprise de literie de luxe.
Mathieu Bauderlique, 27 ANS, Mi-Lourd (- 81 Kg) «Obélix» au Brésil
par Ramsès Kefi
publié le 16 août 2016 à 20h01
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