110 m haies : une médaille française quarante ans après, des Etats-Unis privés de podium pour la première fois
Dimitri Bascou est devenu mardi le deuxième Français de l’histoire à décrocher une médaille sur 110 m haies après Guy Drut (argent en 1972 et or en 1976). La course a été remportée par le Jamaïcain Omar McLeod. Le néo-espagnol et ancien cubain Orlando Ortega finit deuxième. Bascou, 29 ans, continue une saison faste, après une troisième place aux mondiaux en salle, puis un titre de champion d’Europe. Autre événement, pour la première fois de l’histoire olympique (si on met de côté les Jeux de Moscou de 1980 boycottés), il n’y a pas d’Américains sur le podium.
Huées et larmes pour Lavillenie
Renaud Lavillenie avait effectué son dernier essai lundi (un échec à 6,08 m) sous les sifflets du public brésilien. Il est revenu mardi au stade pour la remise des médailles… et pour essuyer une bronca deux fois plus forte. Entre-temps, le perchiste français avait avoiné auprès de la presse le «public de merde» du stade. A chaud, il avait même lâché une comparaison pas très heureuse (et factuellement douteuse) : «En 1936, la foule était contre Jesse Owens. On n'avait pas vu ça depuis. On doit faire avec.» Il a dû refaire avec le lendemain. A la sortie de la cérémonie, le Français a été consolé par son vainqueur Thiago Braz lors d'une rencontre organisée par Sergueï Bubka et le CIO. On raconte ça ici.
Hauteur : un dernier pour la route et un merci monsieur le juge
Assuré de l’or à la hauteur après avoir passé 2,38 m puis vu ses deux concurrents échouer à cette hauteur, le Canadien Derek Drouin a réservé sa joie, et n’a pas voulu quitter le sautoir sans un dernier essai. Il a demandé une barre à 2,40 m, le niveau de son record, s’est élancé, a raté. Et a célébré sa victoire. Le qatarien Mutaz Barshim termine en argent, l’Ukrainien Bogdan Bondarenko en bronze.
A 2,33 m, le sauteur britannique Robert Grabarz croyait être passé en effleurant la barre, qui a tremblé sur les taquets, sans d’abord tomber. Grabarz a eu le temps de se relever, de voir l’arbitre lever le drapeau blanc, signe de saut validé, de serrer les poings rageusement pour manifester sa joie face à la barre… qui a fini par dégringoler, cinq bonnes secondes plus tard. L’arbitre a relevé le drapeau. Rouge, cette fois. Mais l’appel de l’athlète, qui a rappelé à l’arbitre qu’il avait levé son drapeau blanc, a été entendu. Et le saut finalement validé. Grabarz peut remercier le juge qui a levé trop tôt son drapeau, sans attendre que la barre ne se stabilise, ou tombe. Grabarz a ensuite échoué trois fois à 2,36.
Mi vida se parece a la de Robbie Grabarz aquí pic.twitter.com/fMe46Rk5bw
— Luis Gerardo (@elbize) August 17, 2016
1 500 m : ambiance sur le podium
L’ambiance devrait être sympa sur le podium du 1 500 m féminin pour la remise des médailles, ce mercredi. La course a été remportée par la Kényane Faith Kipyegon, qui précède l’éthiopienne Genzebe Dibaba et l’Américaine Jennifer Simpson. Laquelle Simpson avait vivement critiqué Dibaba après les demi-finales, rappelant ses liens avec l’entraîneur Jama Aden. En juin, le coach a été arrêté après une descente de police dans son hôtel en Espagne. Des seringues et de l’EPO avaient été trouvés dans les chambres. Mais les athlètes de son groupe, dont Dibaba avaient été autorisés à concourir à Rio, aucune preuve n’ayant établi que les produits leur étaient destinés.
Une autre athlète américaine, Shannon Rowbury – qui a terminé quatrième – avait elle déclaré avant la finale «prier pour que la course soit plus propre que celle d'il y a quatre ans». A Londres, Rowbury avait terminé cinquième de la finale olympique du 1 500… dont six des participantes ont depuis été suspendues ou placées sous le coup d'une enquête pour usage de produits dopants. Parmi les six, les deux médaillées d'or et d'argent, les Turques Asli Cakir Alptekin (suspendue huit ans) et Gamze Bulut (objet d'une enquête depuis le printemps).