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Hand : les Bleus passent le Brésil à l'usure

Jeux olympiques de Rio 2016dossier
Les doubles champions olympiques se sont qualifiés pour les demi-finales du tournoi olympique en s'imposant 34-27.
Valentin Porte face aux Brésiliens Thiagus Petrus et Teixeira, mercredi à Rio. (Photo Javier Soriano. AFP)
publié le 17 août 2016 à 18h38
(mis à jour le 17 août 2016 à 19h13)

Il s'appelle Thiagus Petrus, porte haut les couleurs de la sélection brésilienne de hand et promène le reste de l'année sa dégaine efflanquée et son regard envapé de fumeur de maconha sur les parquets du championnat hongrois. Mercredi, en quart de finale du tournoi olympique, il a fait croire à lui tout seul pendant une quarantaine de minute à la fin d'un règne sans fin : celui de l'équipe de France de hand aux Jeux, invaincue lors des tours à élimination directe depuis sa défaite en quart de finale à Athènes 2004, et les derniers feux du légendaire gardien russe Andreï Lavrov sur les parquets.

Petrus a couru tant et plus, laissé partir son bras, distribué les offrandes à son pivot et enflammé un public brésilien venu croire au miracle. Les Bleus l'ont cependant emporté 34-27 (16-16 à la pause) avant de raconter la véritable histoire de Petrus, du hand à la sauce tricolore, et de cette dynastie sans fin, du moins jusqu'à la demi-finale de vendredi face au Qatar ou aux champions d'Europe allemands. «Petrus a fait très mal, expliquait l'ailier français Luc Abalo. Mais on savait qu'il faiblirait parce que, sans faire injure aux Brésiliens, il allait être très sollicité puisque son équipe n'a pas d'équivalent sur le banc. Il fallait juste ne pas s'énerver. Vous savez, le haut niveau, c'est l'absence de stress. Quand tu es mené de deux buts, de trois... l'absence de stress, toujours.»

«Le côté partisan n’est pas une exclusivité brésilienne»

Adrien Dipanda : «On savait qu'ils allaient fatiguer. Et que nous, non.» Cette mâle assurance a semblé curieuse à ceux qui avaient vu le match depuis les tribunes mais ce sont eux qui ont raison, forcément. Sinon, Renaud Lavillenie, qui s'en est pris au chauvinisme du public brésilien après sa médaille d'argent à la perche a été gentiment repris par le sélectionneur tricolore, Claude Onesta : «Je ne sais pas quelle est la norme en athlétisme mais il faut relativiser, oui, sauf à penser que ceux qui viennent au stade doivent se contenter d'applaudir. Le côté partisan n'est pas une exclusivité brésilienne et il n'y avait pas de danger : pour avoir joué dans certains coins où je passais mon temps à regarder les tribunes, je peux faire la différence. Et puis bon, inversez le truc et imaginez-vous au Stade de France... Du coup, Lavillenie a subi le podium. C'est dommage. Le rôle des sportifs, c'est aussi de digérer ce genre de truc. Et de ne gérer que ce sur quoi on a l'emprise, faute de se perdre : l'aspect technique lui appartient, l'aspect tactique aussi, et le reste, c'est l'extérieur, ça ne vous appartient pas.»