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Libération
Synthèse

Rio, jour 12 : de l'or, du bronze, un raté et des affaires

Jeux olympiques de Rio 2016dossier
De l’or en équitation par équipes, du bronze avec Mekhissi en athlétisme et un départ en retraite raté pour Parker : les JO de Rio ont offert toutes les émotions à la France mercredi, alors qu’en coulisses les affaires continuent.
L'équipe de France championne olympique de saut d'obstacles, aux JO de Rio le 17 août 2016 (Photo John Macdougal. AFP)
publié le 18 août 2016 à 7h55
(mis à jour le 18 août 2016 à 8h06)

JO 2016 : le tableau des médailles au jeudi 18 août

92-67 : le score est humiliant pour Tony Parker et l'équipe de France de basket qui n'ont pas existé face aux Espagnols, doubles vice-champions olympiques. Triste fin pour une carrière de presque seize ans en bleu et un titre de champions d'Europe en 2013 pour apothéose. «Je suis fier de tout ce qu'on a accompli avec cette génération. On a le plus beau palmarès du basket français», s'est consolé «TP», très ému.

Mais les larmes étaient aussi de joie chez les tricolores, et notamment du côté des Vestes bleues de l'équitation. Après l'équipe du concours complet, elle aussi en or la semaine passée, les cavaliers ont récidivé en saut d'obstacles par équipes, quarante ans après l'exploit de leurs prédécesseurs à Montréal en 1976.

Symbole singulier : le fils, Philippe Rozier, succède à son père Marcel, l’un de ces héros de 1976. Avec ses partenaires Kevin Staut, Roger-Yves Bost et Pénélope Leprévost.

La joie a été plus contenue pour les «Experts», qualifiés en demie du tournoi de hand par une victoire (34-27) contre les Brésiliens. Car ils visent ouvertement un troisième titre consécutif, ce qui imposera de battre l'Allemagne championne d'Europe. «Faire bien, ce n'est sûrement pas suffisant pour gagner les Jeux olympiques. Notre exigence, notre ambition, est toujours d'aller chercher plus loin», a résumé le sélectionneur Claude Onesta.

Kemboi déclassé, Mekhissi prend sa médaille

Pour Mahiédine Mekhissi, ce fut les deux : la peine d’abord, puis la joie en léger différé. Double vice-champion olympique du 3 000 m steeple, il rêvait d’une troisième médaille d’affilée, voire d’une victoire, enfin, contre l’armada kényane.

Mais c'est d'abord la quatrième place qui lui revient, la pire. Mekhissi porte alors réclamation contre le Kenyan Ezekiel Kemboi, son ami médaillé de bronze, qui aurait «coupé le virage à la mi-parcours».

Le Kényan est déclassé, Mekhissi prend sa médaille. Et rejoint dans l’histoire un certain Alain Mimoun, lui aussi médaillé sur trois JO d’affilée (1948-1952-1956).

Voilà donc la France 7e au classement des nations avec 31 médailles, dont huit en or. Avec les trois breloques assurées de la boxe au métal encore inconnu – notamment celle d'Estelle Mossely, qui a gagné hier sa place en finale sur abandon après une blessure de son adversaire, la Russe Anastasia Belyakova – le cap des 35 de Londres est déjà quasiment atteint.

Maxime Beaumont et Sébastien Jouve auront aussi l’occasion de ravir une médaille pour le 200 m en kayak biplace après s’être qualifiés avec le quatrième temps des demi-finales, tout comme Thomas Simart, finaliste du 200 m catégorie C1. Le duo Etienne Hubert / Arnaud Hybois, arrivé cinquième en demi-finales du biplace 1000 m hommes, quitte par contre la compétition.

Pas de médaille non plus pour la taekwondiste Yasmina Aziez, battue en match pour la troisième place des moins de 49 kg par l’Azérie Patimat Abakarova.

Bolt en roue libre

Pour le reste, les favoris ont (presque) tous fait le boulot.

Neymar a marqué deux buts dont un au bout de quinze secondes, et envoyé le Brésil en finale du tournoi de foot après sa victoire 6-0 contre le Honduras. Il retrouvera l’Allemagne en finale, pour une presque revanche de la demi-finale perdue 7-1 par les Brésiliens, au Mondial 2014.

Elaine Thompson, titrée sur 100 m, a réalisé le doublé sur 200 m dames. Et Usain Bolt, qui pourrait décidément justifier à lui seul l'expression de fête olympique, s'est qualifié sans souffrir pour la finale du 200 m, soixante-douze heures après son troisième titre olympique d'affilée sur 100 m. La seconde manche de ce triple-triple annoncé : trois victoires sur trois JO consécutifs sur 100 m, 200 m et au relais 4x100 m.

Plus intouchable que jamais, il a fini sa demie en souriant, en roue libre, avec son adversaire canadien Andre de Grasse. Le troisième larron du sprint mondial, le «bad boy» américain Justin Gatlin, a quant à lui échoué à se qualifier.

Le Français Christophe Lemaitre s’est pour sa part invité au festin des rois. Une réussite en soi. Deuxième de sa série en 20''01, il sait qu’il devra aller beaucoup plus vite pour espérer un très hypothétique podium.

En athlétisme toujours, triplé historique pour les américaine Brianna Rollins, Nia Adli et Kristi Castlin qui remportent l’or, l’argent et le bronze sur le 100 mètres haies. Une première dans l’histoire de la discipline aux JO.

La lutteuse (-58 kg) japonaise Kaori Ichō est elle aussi rentrée dans l’histoire en décrochant son quatrième titre olympique consécutif après ceux arrachés à Athènes, Pékin et Londres.

Débarqués de l’avion

Mais pour le Comité international olympique (CIO), l'essentiel était ailleurs. Un nouvel exploit du Jamaïcain lui permettrait de passer au second plan de bien dérangeantes affaires en série. Car cette 12e journée des Jeux a aussi été plombée par l'arrestation d'un membre éminent du CIO, puis l'interpellation rocambolesque de deux nageurs américains. L'Irlandais Patrick Hickey, président des Comités olympiques européens (EOC) et membre de la commission exécutive du CIO, a été arrêté dans le cadre d'une enquête sur un réseau de vente illégale de billets pour les Jeux. Ce coup de filet fait suite à d'autres arrestations. A la base du dossier, 781 billets qui auraient été revendus à des prix supérieurs à leur valeur faciale, pour des recettes «d'au moins 10 millions de réais», soit 2,8 millions d'euros.

Et comme si cela ne suffisait pas, deux nageurs américains ont été débarqués de l'avion à Rio, alors qu'un autre, le sextuple médaillé olympique Ryan Lochte, est déjà rentré aux Etats-Unis selon son avocat. Un quatrième, James Feigen, se trouve toujours au Brésil, selon le site d'informations G1. Tous prétendent avoir été agressés dans la nuit de samedi à dimanche mais une juge a relevé des «incohérences» dans leurs témoignages. Leur agression présumée se serait déroulée en sortant du Club France, dans la zone sud huppée de Rio où les athlètes français célèbrent leurs médailles.