Menu
Libération
Formule 1

A Spa, un Rosberg de premier choix, Verstappen déçoit et Ferrari déchoit

Nico Rosberg remporte un GP marqué par les accrochages et le crash de Magnussen. Parti du fond de la grille, Hamilton finit troisième et conserve la tête du championnat.
Le crash du Danois Magnussen retransmis sur un écran géant du circuit de Spa. (Photo John Thys. AFP)
publié le 28 août 2016 à 18h35

Des milliers de supporteurs néerlandais attendant une victoire de Max Verstappen (parti en première ligne), de grandes incertitudes sur la dégradation des pneus (notamment du côté de Mercedes, où ça cloquait sévère depuis le début du week-end), en raison de la chaleur, toutefois moindre le jour de la course, un ciel qui se couvre… Telles étaient les données de départ du Grand Prix de Spa-Francorchamps, treizième épreuve de la saison. Las, c’est un tout autre scénario qui s'est écrit dès le premier virage, où les deux Ferrari et Verstappen se sont entrechoqués, le Néerlandais et Räikkönen devant repasser par les stands. Et tout ce petit monde de se retrouver dans les tréfonds. Verstappen se montrera très agressif toute la course, mais échouera à une piteuse 11e place. Ces incidents, le crash de Kevin Magnussen et l’interruption de course qui a suivi ont permis à Lewis Hamilton de revenir à la troisième place et de limiter les dégâts par rapport à Nico Rosberg, parti de la pole et vainqueur tranquille (c’est sa première victoire en Belgique) devant l’Australien Ricciardo (Red Bull). L’Anglais conserve neuf points d’avance au championnat sur son coéquipier allemand.

Le crash
Magnussen

Le Danois Kevin Magnussen est violemment sorti de la piste au sixième tour à la sortie (virage 4) du raidillon de l’Eau-Rouge, détruisant sa Renault et une barrière de pneus. La course a été interrompue le temps de réparer les dégâts. Un second départ a eu lieu une quinzaine de minutes plus tard. Le choc a été si violent qu’un élément de protection de la nuque du pilote a volé. Légèrement touché à une cheville, le Danois a été évacué à l’hôpital pour des contrôles supplémentaires. Le raidillon, un enchaînement en montée légendaire, n’est pas pour les pieds tendres. A une époque, le passer à fond constituait un défi pour les pilotes, que Jacques Villeneuve, notamment, aimait tenter de relever. En attestent ses crashs à cet endroit en 1998 (sur une Williams) et 1999 (sur une BAR). Cette année-là, il fut imité par son coéquipier, le Brésilien Ricardo Zonta.

La débâcleFerrari

Räikkönen (3e sur la grille) et Vettel (4e), qui s'accrochent dès le virage de la Source. Un scénario noir pour la Scuderia, dont les monoplaces étaient pourtant passées pas loin de la pole position. Räikkönen devait changer de museau, une opération réalisée au troisième tour en même temps que le feu prenait sous le fond plat. Vettel et Räikkönen terminent finalement 6e et 9e, un résultat qui n'enchantera pas Sergio Marchionne, le patron de Ferrari, lequel déclarait il y a quelques jours lors d'une intervention dans une université italienne, comme l'a relevé Motorsport.fr, que «quiconque ne produit pas de résultats devrait partir. C'est une règle qui s'applique à tout le monde, même à moi. Nous avons une obligation d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés», en écho au recul enregistré lors des épreuves d'avant la pause estivale, qui ont vu Red Bull reprendre l'ascendant au classement général constructeurs (derrière Mercedes). Avec une centaine de points de retard sur les pilotes Mercedes, Vettel et Räikkönen peuvent oublier toute idée de titre, si tant est qu'il en restait.

Le chiffre16

Soit le nombre de places gagnées par Lewis Hamilton durant la course. Les multiples changements d’éléments moteurs opérés sur sa Mercedes avait mené le champion du monde à cumuler un nombre de places astronomique de pénalité sur la grille (55), de conserve avec Fernando Alonso (McLaren). Il partait dix-neuvième et l’Espagnol, encore plus pénalisé (6O!), vingtième, n’échappant à la toute dernière place que parce que le Suédois Ericsson (Sauber) s’élançait depuis les stands. Samedi, l’Anglais était pessimiste sur ses possibilités de remontée, au vu de la forte dégradation des pneus rencontrées par la Mercedes en raison de la chaleur. Mais le chaos du début de course devant lui (accrochage entre les deux Ferrari et Verstappen, Wehrlein qui emboutit Button, Sainz Jr avec un aileron à angle droit...), et la grande valse des stratégies pneumatiques occasionnée par l’accident de Magnussen, ont permis à l’Anglais de tirer les marrons du feu. Belle performance également pour Fernando Alonso, compte tenu de sa monoplace, qui est parvenu à la septième place.