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De Pogba à Balotelli en passant par Delort, huit histoires à retenir du mercato

Le marché d'été des transferts s'est achevé mercredi soir à minuit. Bilan.
Paul Pogba en bleu contre l'Islande pendant l'Euro, au Stade de France, le 3 juillet. (Photo Francisco Leong. AFP)
publié le 1er septembre 2016 à 16h24
(mis à jour le 2 septembre 2016 à 10h52)

Dans les principaux championnats européens, le marché des transferts s’est clôturé ce mercredi à minuit. La soirée de toutes les folies : des clubs claquent des millions à la dernière minute comme un cancre qui réviserait son partiel une heure avant, des joueurs font des communiqués sur Twitter et des fans aux mains moites mettent des pains à leur écran en espérant un transfert à la dernière seconde qui n’arrivera jamais. Voilà huit petites histoires à retenir de ce mercato.

L'inconnue. Même si le Paris Saint-Germain a perdu à Monaco (3-1) dimanche, il n'y a pas (encore) de soucis majeurs. Rappel : un nouveau coach est arrivé (Unai Emery), avec de nouvelles méthodes et des idées d'une autre contrée (l'Espagne). Et puis flûte : on en est qu'à la troisième journée de championnat. Néanmoins, il est vrai que Paris a laissé couler sur le marché des transferts, voire plus encore. Devant, il a perdu Zlatan Ibrahimovic (l'ogre à 156 buts en quatre ans) et récupéré Jesé (23 ans), attaquant certes doué, mais qui jusqu'à présent, a passé toute sa carrière professionnelle sur le banc du Real Madrid. Derrière, le PSG s'est débarrassé de David Luiz dans les dernières heures du mercato, pas très à l'aise depuis son arrivée il y a deux ans. Un deal financier pas trop mal (acheté 50 millions à Chelsea, il y retourne pour environ 35), mais sportivement étrange puisque le Brésilien n'a pas été remplacé. Car à garder en tête malgré tout : David Luiz, bien que décevant et tête en l'air, a l'expérience des gros matchs et contrairement à la légende, n'a pas du tout les pieds carrés.

Philosophie. Le Real Madrid, vainqueur de la Ligue des champions la saison passée, a été très calme. Une seule arrivée majeure, celle de l'attaquant Alvaro Morata, pour 30 millions d'euros. Pas grand-chose à l'échelle d'un club capable de claquer n'importe quelle somme pour faire baver ses supporteurs – et ceux des autres –, vendre des maillots et même des visites médicales – en 2013, une clinique a déboursé 10 millions d'euros pour faire passer celle du Gallois Gareth Bale (qui en a coûté 100). Florentino Perez, le président, a philosophé là-dessus : «Nous avons gagné la Supercoupe d'Europe et nos deux premiers matchs de championnat. Nous avons une équipe extraordinaire et elle est impossible à améliorer.»

Argent et bonheur. Voilà, Paul Pogba a quitté la Juventus Turin. Il a coûté 105 millions d'euros (sans compter les bonus) à Manchester United… son club formateur. Les Italiens se frottent les paluches, évidemment. Mais comment remplacer un joueur comme Pogba, milieu polyvalent, technique, physique, rapide – unique en son genre en fait, quoique le Français a été moins impressionnant cette année ? Compliqué. Les Italiens ont tenté mais ils ont finalement séché. Même avec des billets qui dépassaient de leurs poches.

Printemps. A minuit, Nice a annoncé la signature de Younes Belhanda, champion de France avec Montpellier en 2012 et très bon technicien au milieu de terrain. Avec Dante (ex-Bayern Munich) et donc, Balotelli (lire notre portrait ici de ce fou furieux), les Aiglons ont une sacrée belle gueule. Mais ils ont réalisé leur plus gros coup en mai dernier, avant que tout devienne dingue : attirer Lucien Favre, l'entraîneur suisse qui a fait de nombreux miracles en Allemagne, avec le Hertha Berlin et surtout, avec le Borussia Mönchengladbach qu'il a d'abord sauvé de la descente avant d'en (re)faire un club qui joue la Ligue des champions, tout ça en transfigurant des joueurs a priori quelconques sur le papier.

Le chiffre. Sunderland a déboursé 20 millions d'euros pour arracher Didier Ndong à Lorient. Un milieu de terrain intéressant, sans plus. Les Anglais sont dingues, du moins vu d'ici : à leur échelle, les droits télévisés les placent sur une autre planète où l'achat compulsif n'est pas un problème imminent. La Premier League a logiquement battu le record de dépenses sur le marché des transferts avec 1,38 milliard d'euros lâchés au total par ses 20 clubs.

Malins. En Allemagne, il y a le Bayern Munich tout puissant dont on se dit qu'il a tout du meilleur club du monde. Et il y a son dauphin, le Borussia Dortmund qui a réalisé un mercato malin. Pas de gros noms, juste de jeunes espoirs comme Ousmane Démbelé (Rennes), Raphaël Guerreiro (Lorient) et des champions du monde doués et revanchards (Götze, Schürrle) qui ont tous la particularité de faire circuler le ballon plus vite et plus intelligemment. Assurément l'une des équipes à regarder à la télévision, si vous avez les moyens de prendre les abonnements évidemment.

Captivité. Lassana Diarra est arrivé à l'OM la saison dernière après plus d'un an sans jouer. En deux mois (septembre, octobre), il est devenu l'une des attractions à son poste. Tellement époustouflant qu'il a retrouvé l'équipe de France vite fait, bien fait (sans participer à l'Euro, officiellement pour blessure) et qu'il était annoncé un peu partout en Europe. Cet été, il a vraiment tout fait pour quitter Marseille. Dans les dernières heures du mercato, il se serait même proposé lui-même à Monaco, avant de négocier avec un club saoudien. En vain : il y restera au moins jusqu'au prochain marché des transferts (sauf s'il persiste à aller vers un coin exotique). Trop gourmand financièrement, d'autant qu'il traîne une amende de 10 millions d'euros- une embrouille avec son ancien club au Lokomotiv Moscou qu'il essaye de faire régler par un club. Dans le même temps, l'ex-capitaine (par intermittence), Alaixys Romao, souvent (et injustement) décrié pour son jeu rugueux et parfois bourrin, a fait ses adieux à l'OM sur Twitter, avec sagesse.

Droit du travail. Andy Delort joue au Stade Malherbe de Caen. Un petit taureau, qui court partout, frappe fort et marque quand il est en pleine forme (12 buts cette saison en Ligue 1). Qui a tout fait pour s'en aller et signer au Mexique, chez les Tigres de Monterrey d'André-Pierre Gignac, même se mettre en arrêt de travail. Il s'est gentiment fait charrier sur Twitter, mais l'attaquant n'avait pas envie de rigoler. Caen et les Tigres n'ont pas trouvé d'accord, du moins officiellement. Du coup, on ne sait toujours pas où Delort évoluera cette saison, même s'il a posé sur Instagram avec l'écharpe des Tigres. L'un des derniers grands suspenses.

Epilogue vendredi matin : les Tigres de Monterrey ont finalement annoncé qu'Andy Delort s'était engagé avec le club sans préciser la durée du contrat, ni le montant de ce transfert.