Il paraît loin le temps où les frères Gallagher (Oasis), supporteurs inconditionnels de Manchester City, s'autoflagellaient en disant : «Pour nous, une saison réussie, c'était quand on avait obtenu un corner à Old Trafford.» C'était avant qu'Abou Dhabi ne redresse les Citizens à coups de millions de pétrodollars pour en faire une équipe à nouveau capable de rivaliser avec United, sur le terrain à défaut de le faire dans le cœur des fans. Aujourd'hui, le derby mancunien, c'est l'affiche du foot business mondialisé : proprios américains d'un côté, émiratis de l'autre, frontières abolies sur le terrain, diffusion sur toute la planète ou presque.
Celui qui s'est déroulé ce samedi à 13h30 heure française à Old Trafford, et qui a été remporté par Manchester City (par 2 buts à 1), a été pimenté par le fait que les deux équipes étaient coleaders de la Premier League (même si ça relève de l’anecdote après trois journées), mais aussi, et surtout, par les retrouvailles entre Jose Mourinho et Pep Guardiola.
United a flambé 185 millions pendant le mercato. Si Zlatan Ibrahimovic, en fin de contrat, est arrivé gratuitement du Paris SG, Paul Pogba a été transféré pour 105 millions d’euros de la Juventus Turin, devenant ainsi le joueur le plus cher de l’histoire. Le milieu offensif Henrikh Mkhitaryan (Dortmund) et le défenseur Eric Bailly (Villarreal) ont déposé leurs valises pour respectivement 42 et 38 millions. Moins clinquant mais plus onéreux (213 millions), le mercato des Citizens s’est composé du jeune défenseur central John Stones (22 ans), arrivé en provenance d’Everton pour 55 millions, de l’ailier de Schalke 04 Leroy Sané (50 millions), de l’attaquant de Palmeiras Gabriel Jesus (32 millions), du milieu de Dortmund Ilkay Gundogan (27), de l’ailier du Celta Vigo Nolito (18) et du gardien du Barça Claudio Bravo (18).
le salaire hebdomadaire de Zlatan Ibrahimovic.
L’attaquant suédois est le joueur le mieux payé de Premier League.
Selon le géant britannique des paris sportifs William Hill, qui note que
«le facteur Pep/Jose»
(Guardiola/Mourinho) ajoute encore de la valeur
«à l’un des matchs avec le plus gros chiffre d’affaires de la saison».
pour la page Facebook de MU
soit bien plus que pour celle des Citizens, likée par seulement 21,6 millions d’internautes. Sur Twitter, les Red Devils ont aussi la cote avec 8,7 millions de followers. Bien plus que leurs voisins, crédités de 3,5 millions d’abonnés.
Sont attendus partout dans le monde (la finale du Mondial 2014 en a scotché 1 milliard devant leur poste). L’horaire est à peu près idéal pour tout le monde, sauf pour les Anglais, les matchs du samedi étant en général moins regardés que ceux du dimanche à l’heure du thé ou du dimanche soir. Mais City jouant mardi en Ligue des champions, le match devait impérativement se jouer samedi, restait à fixer l’heure. 12 h 30 locales, c’est tôt pour les joueurs – c’est le derby le plus matinal depuis treize ans –, mais parfait pour le reste du monde : dans la plupart des 190 pays qui le diffuseront, on sera entre le breakfeast et l’apéro du soir (certes un peu tardif).
On n’en compte «que» 10 dans celui d’United.
Le chiffre d’affaires de United en 2015.
City reste derrière avec 420 millions
United en a remporté 71, City seulement 49, pour 51 matchs nuls. Mais en termes de buts, les Red Devils ne mènent que de 16 longueurs contre les Blues (250 contre 234).
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Les Citizens n’ont soulevé le trophée que quatre fois, Mais depuis 2010, les deux clubs sont à égalité (2-2).
L’Espagnol l’avait jusqu'à maintenant emporté sept fois, le Portugais deux et six rencontres se sont achevées sur un nul. Au terme du dix-septième match, il faut ajouter une nouvelle victoire à Pep Guardiola.