Et s’ils avaient foiré leur mercato? Le PSG et Arsenal s’affrontent ce mardi soir à 20 h 45 en Ligue des champions Ce duel au sommet du groupe A est déjà crucial pour les entraîneurs et les joueurs qui piétinent en championnat. Après 4 journées en Angleterre, les Gunners sont sixièmes avec 7 points pris sur 12. Le club de la Ville Lumière pointe, lui, à une décevante septième place avec le même nombre de points en autant de matchs disputés que son rival du jour. Deux clubs qui ont en commun d’avoir été éconduits cet été par les joueurs qu’ils convoitaient.
A quoi ont servi les 113 millions d’euros d’Arsenal?
Outre un niveau de jeu plus ou moins poussif de leurs joueurs, Arsène Wenger et Unai Emery, peuvent être frustrés par leur marché d'été. Bien que les Gunners aient dépensé 113 millions d'euros, ils ne semblent pas armés pour briller en Premier League ni en Ligue des champions. Leur campagne recrutement semble insuffisante pour rivaliser avec leurs concurrents nationaux, Manchester United (185 millions d'euros déboursés), Manchester City (181) et Chelsea (141). Arsenal est même devenu la risée du championnat anglais à cause de sa campagne de recrutement peu reluisante. Réputé pour être un gestionnaire prudent coach Wenger aurait pourtant aimé mettre la main à la poche. «Je suis prêt à dépenser 300 millions si je trouve le bon joueur et si j'ai l'argent», a-t-il confié à l'Equipe.
A la recherche d’un candidat sérieux en attaque, Arsène Wenger a essuyé le refus de tous les noms ronflants qu’il a sollicités. A savoir Jamie Vardy et Riyad Mahrez (de Leicester), Mauro Icardi (Inter Milan) ou encore Gonzalo Higuain qui a préféré signer à la Juventus. En quête d’un numéro 9 prolifique depuis le départ de Robin Van Persie lors de l’été 2012, Arsenal a dû se contenter de l’attaquant espagnol de 28 ans Lucas Perez auteur de 17 buts et 10 passes décisives en Liga avec La Corogne. Malgré des états de service honnêtes son nom ne fait pas rêver. Il tentera de bousculer un Theo Walcott (faux 9) au physique délicat et un Olivier Giroud irrégulier.
La campagne recrutement la plus low-cost de l’ère qatarie
Le PSG connaît les mêmes difficultés, Zlatan Ibrahimovic a laissé un grand vide qu’Edinson Cavani peine pour le moment à combler. Pour tenter de challenger l’Uruguayen, le club a recruté Jesé, un faux avant-centre, en provenance du Real Madrid contre 25 millions d’euros. L’autre recrue offensive du PSG se nomme Hatem Ben Arfa (fin de contrat). Le natif de Clamart peine à répondre aux attentes placées en lui. Il n’est même pas sur la liste des joueurs susceptibles de disputer le match de ce soir. Le coach remet en cause son manque d’investissement.
Les autres recrues du PSG sont Krychowiak, Meunier et Lo Celso. Le montant des transferts s’élève à 76 millions d’euros. Les Parisiens ont, eux aussi, essuyé les refus d’Antoine Griezmann, Neymar, Cristiano Ronaldo ou encore l’une des révélations françaises de l’Euro 2016 N’Golo Kanté. Pour ne rien arranger, lors de la clôture du mercato (le 31 août) le club des Qataris a laissé filer David Luiz à Chelsea et se retrouve uniquement avec 3 défenseurs centraux : Thiago Silva, Marquinhos et l’espoir Kimpembe. Côté londonien, Wenger semble avoir effectué une bonne pioche avec l’arrivée du défenseur allemand Shkodran Mustafi en provenance de Valence contre un chèque de 40 millions d’euros. Le défenseur central a pour mission de stabiliser une défense friable qui se cherche encore. Recruté au même prix, le milieu suisse Granit Xhaka déçoit déjà. C’est du banc des remplaçants qu’il a assisté à la dernière rencontre des siens.
Si Wenger peut miser sur sa longévité sur le banc d’Arsenal (20 ans), Unai Emery (arrivé le 28 juin à Paris) peine à faire intégrer ses exigences tactiques à ses joueurs. Le résultat de l’affiche du groupe A reste indécis tant les deux effectifs sont en rodage. Paris a pour lui l’avantage du terrain tandis qu’Arsenal est sur une meilleure série. Le club francilien sort d’un nul contre Saint-Etienne et d’une défaite contre Monaco. Les Gunners eux se sont rassurés sans bien jouer face à des adversaires à leur portée Watford (3-1) et Southampton (2-1). Gare au perdant. La crise, Wenger connaît. Ses dirigeants sont patients. Emery peut-il en dire autant de sa direction ?