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Libération

Foot : Lyon en petite forme avant d’affronter la Juventus de Turin

publié le 17 octobre 2016 à 19h41

L’Olympique lyonnais a quelque chose qu’on ne peut lui enlever et qui tempère de fait la manière de raconter ses périodes pénibles : c’est un club bien géré. Son stade et son centre d’entraînement lui appartiennent et son centre de formation, qui alimente régulièrement l’équipe première, est le meilleur de France. Jean-Michel Aulas, son boss, est le genre de dirigeant dont on peut ne pas supporter l’omniprésence, mais à qui le connaisseur reconnaît une qualité : en trente ans d’exercice, son bilan est très bon. D’ailleurs, jusque-là, il s’est toujours débrouillé pour protéger l’OL, dans les instances, à la télévision et même sur Twitter, où il lui arrive de titiller les journalistes et de répondre aux inconnus, tout ça en les tutoyant.

Ceci dit, Lyon est en galère avant d’affronter la Juventus Turin en Ligue des champions ce mardi. Rien qui condamne l’équipe pour de bon, non. C’est plutôt ce moment compliqué où l’on se rend compte que plein de boutons commencent à clignoter en rouge en même temps. En douze rencontres officielles, l’OL a déjà perdu six fois. En L1, il a ainsi encaissé quatre buts à Dijon (4-2), trois à domicile face à Bordeaux (1-3) et s’est incliné vendredi à Nice (2-0).

Sur le banc, Bruno Génésio fait partie de cette caste de coachs du cru propulsé dans la lumière en mode «pompier» - c’est un pur Lyonnais, qui connaît le club sur le bout des doigts - dont le sort émeut finalement peu et qu’on renvoie toujours à une supposée méconnaissance du haut niveau, en bref, à une supposée incompétence. En coulisses, deux bras droits se détestent sans se cacher : Gérard Houllier, le nouveau, et Bernard Lacombe, l’historique - Aulas a publiquement pris parti pour le premier.

Et puis, l’OL continue de souffrir d’un mal quasi incompréhensible à ce niveau : chaque saison depuis des plombes, des cadres de l’équipe se pètent et squattent l’infirmerie pour des durées plus ou moins longues. Christophe Jallet n’a toujours pas joué cette saison en championnat et en Coupe d’Europe, Alexandre Lacazette - la gâchette, qui n’a pas vraiment de remplaçant - a quasiment manqué la moitié des matchs. Disons qu’on a connu mieux avant de recevoir une armada comme la Juventus, finaliste de la compétition il y a deux ans.

D'un point de vue comptable, une défaite mettrait de fait un couteau sous la gorge de l'OL, qui compte trois points après sa victoire il y a un mois face à Zagreb (3-0), le minus du groupe. Celui-ci est certes relevé avec la Juve et Séville (où Lyon s'est incliné 1-0), mais ce serait presque irrespectueux pour les hommes de Génésio de dire que la deuxième place relèverait de l'exploit. Pour rappel, en Ligue des champions, l'OL n'a plus passé la phase de poules depuis cinq ans. On pourrait faire le parallèle avec l'an passé, où Lyon, après s'être englué toute la première partie de saison et avoir remplacé Hubert Fournier par Génésio, a fini la Ligue 1 en trombe - 12 victoires sur les 19 derniers matchs, avec la 2e place en prime et la qualification directe pour la Ligue des champions. Ce serait bien que l'OL montre qu'il ne la dispute pas simplement pour toucher les droits télé.