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Müller vs Saint-Marin : quand un champion du monde est taclé par un attaché de presse

L'avant-centre allemand a douté de l'utilité de jouer un match contre Saint-Marin. Ce qui lui a valu une réponse au lance-flammes d'un représentant de la Principauté.
Thomas Müller pendant l'Euro contre la Pologne. (Photo : Franck Fife. AFP)
publié le 14 novembre 2016 à 18h13

Vendredi soir, l'Allemagne a écrasé Saint-Marin 8-0 en éliminatoires du Mondial 2018. Après le match, l'avant-centre de la Mannschaft Thomas Müller, agacé par le traitement que lui avaient fait subir les défenseurs de la Principauté et peut-être vexé de ne pas avoir été fichu de planter un but, n'avait pas caché son mépris pour ses adversaires d'un soir. «Je ne vois pas l'intérêt de disputer des matchs aussi déséquilibrés, a-t-il déclaré. Je comprends que ce soit spécial pour eux de jouer contre les champions du monde. Je comprends aussi qu'ils soient obligés de défendre de façon rugueuse. Mais je me demande si ces rencontres ne nous font pas prendre des risques inutiles.»

La diatribe lui a valu une réponse cinglante de l'attaché de presse de Saint-Marin sur sa page Facebook. «Cher Thomas Müller, vous avez raison, les matchs de foot comme celui de vendredi soir n'ont aucun intérêt. Pour vous. Vous n'étiez pas obligé de venir à Saint-Marin, presque gratuitement, lors d'un week-end durant lequel vous auriez pu rester avec votre femme dans le canapé de votre luxueuse maison. Vous auriez aussi pu participer à un événement organisé par votre sponsor afin de gagner quelques milliers d'euros.»

«C’était utile de rappeler que le football ne vous appartient pas»

Et d'aligner dix raisons pour lequel ce match avait de l'intérêt. «C'était utile de montrer que même face à une faible équipe comme la nôtre, vous n'avez pas été capable de marquer. […] C'était utile de rappeler que le football ne vous appartient pas. Il appartient à ceux qui aiment le foot et, que ça vous fasse plaisir ou non, il nous appartient à nous aussi. […] C'était utile à votre Fédération (et à la nôtre aussi) de gagner l'argent des droits TV avec lequel, en plus de vous payer pour vos petits soucis, on pourra construire des structures pour les enfants de votre pays, des centres de formations, des stades sécurisés… Je vais vous dire, notre Fédération va construire un nouveau terrain dans la petite ville appelée Acquaviva. Vous pourriez la financer en six mois avec votre salaire. Nous allons le faire avec un match de 90 minutes. Pas mal, non ?»

Bien vu. Jusqu'à la chute de cette lettre ouverte : «C'était utile de me faire comprendre que même si vous avez le meilleur équipement Adidas, vous êtes toujours ceux qui mettent des chaussettes blanches avec des sandales.»