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Analyse

F1 : Nico Rosberg a enfin trouvé la formule

publié le 27 novembre 2016 à 20h16

Enfin premier de la classe ! Battu lors de la dernière course en 2014, et à plate couture en 2015, par son coéquipier chez Mercedes, Lewis Hamilton, Nico Rosberg, 31 ans, a fini par l’emporter. Il laisse toutefois une impression mitigée après avoir subi la loi de l’Anglais, revenu du diable vauvert, lors des quatre dernières courses. A Abou Dhabi, dimanche, Hamilton a devancé dans un finale épique Rosberg, Sebastian Vettel et Max Verstappen. Insuffisant pour renverser la vapeur : arrivé avec 12 points d’avance, l’Allemand en conserve 5.

Cette année, Rosberg a franchi un cap, les statistiques en attestent : de 2014 à 2016, le match des victoires en course, s’il est resté à l’avantage de Hamilton, est ainsi passé de 11-5 à 10-6, puis 10-9 cette saison. Concernant les meilleurs tours en course, en 2015 et 2016, le score a évolué de 9-4 en faveur du Britannique à 6-3 pour l’Allemand. Enfin, en 2015, sur les 19 GP, le meilleur tour du triple champion du monde à chaque épreuve a été à onze reprises supérieur à celui de son coéquipier (contre huit donc). Cette saison, ils sont à égalité : chacun a réalisé à dix reprises un meilleur tour que son coéquipier.

Les statistiques disent cependant autre chose : en 2016, l'Anglais aura été victime de moult ennuis techniques qui lui ont coûté des pelletées de points. Et, assurément, le titre. Du problème de système de récupération d'énergie qui l'a fait partir en fond de grille en Chine ou en Russie jusqu'au moteur qui l'a lâché en Malaisie alors qu'il menait, le Britannique n'a pas été épargné. Ce qui l'a conduit à évoquer une sorte de théorie du complot, «quelque chose ou quelqu'un» ne voulant pas qu'il gagne, sur fond de tension exacerbée entre deux pilotes qui se sont accrochés en course en Espagne (les deux hors course dans le premier tour) et en Autriche. Certains fans ont repris cette antienne pourtant difficile à comprendre : pourquoi défavoriser un pilote déjà sacré à trois reprises ?

A Suzuka (Japon), Hamilton avait été victime, pour la troisième fois de l’année après Melbourne et Monza, d’une autre malédiction : les départs ratés depuis la première ligne, un problème qui a été résolu après que ses ingénieurs eurent modifié son volant. Ces circonstances favorables disent que, malgré son titre, l’Allemand doit encore prouver qu’il a l’éclat d’un Alonso ou d’un Hamilton. En 2017, les changements de règlements pourraient rebattre les cartes, avec des temps au tour qui devraient être réduits de cinq secondes. Un véritable défi physique pour les pilotes. Après la guerre des nerfs, celle des muscles ?