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Libération
Éditorial

Paris-SG : Emery, coach décisif

Publié le 28/11/2016 à 20h26

Le Paris-Saint-Germain 2016-2017 perdra encore certainement des matchs, Edinson Cavani figure - en tant que seul attaquant de haut niveau de l’effectif - un goulet d’étranglement offensif inquiétant et il lui faut dominer beaucoup pour menacer un peu. Mais ça n’y change rien : après des mois à galérer, c’est parti pour le PSG, vainqueur (2-1) dimanche à Lyon en Ligue 1 quatre jours après un match nul (2-2) à Arsenal qu’il aura nettement dominé et qui doit lui permettre de finir en tête de son groupe de Ligue des champions. Et c’est la victoire d’un homme seul, l’entraîneur espagnol Unai Emery. Arrivé cet été sans le moindre joueur sous le bras, il a réussi à convaincre des trentenaires (les cadres de l’équipe) ayant gagné sans lui et pris au fil des succès des habitudes de confort aux antipodes du football nerveux et tout en déséquilibre que prône l’ex-coach du FC Séville.

Il faut voir les matchs : ils disent à la fois l’emprise et l’existence d’un fil rouge entre les acteurs. Bluffant : même si plusieurs joueurs courent après une prolongation de contrat, ce qui les oblige à s’investir sans arrière-pensée, cette primauté des vues d’un entraîneur sur celles de ses joueurs contredit l’histoire de la Ligue 1, où le coach gère l’existant plutôt qu’il impulse ou dessine. Emery, c’est donc l’histoire de Marcelo Bielsa à Marseille en 2014-2015, celle de Christophe Galtier à Saint-Etienne ou du binôme Claude Puel-Lucien Favre, qui a fait de Nice l’actuel leader de la Ligue 1. On finira bien par découvrir ailleurs qu’un entraîneur sert à quelque chose.