Tachkent ! Vous ne ne pourrez plus dire que vous ne connaissez pas la capitale de l'Ouzbékistan, ce pays d'Asie centrale de 31 millions d'habitants. Car Denis Istomin vient de rappeler à tous où se trouve son pays sur une carte et ce d'une bien belle manière. 117e à l'ATP, l'Ouzbek s'est offert le luxe d'éliminer au deuxième tour de l'Open d'Australie en 5 sets (7-6, 5-7, 2-6, 7-6, 6-4) Novak Djokovic, numéro 2 mondial, double tenant du titre et sextuple vainqueur du tournoi. Rien que ça ! Pas si mal pour celui dont la meilleure performance en grand chelem reste un huitième de finale atteint à Wimbledon en 2012 et à l'US Open 2013. Ce qu'il faut savoir sur ce Ouzbek de 31 ans.
• Résident et citoyen ouzbek, Denis Istomin est pourtant bel et bien né en Russie dans la ville d’Orenbourg. A l’instar de ses compatriotes Andrey Golubev ou Evgeny Korolev, également nés en Russie, il fait partie de ses joueurs qui selon Chamil Tarpischev, président de la fédération russe de tennis ont quitté la Russie pour représenter d’autres pays (ils seraient une quinzaine) faute de financement suffisant dans leur pays natal.
• Sa mère est son coach. Klaudiya Istomina a initié son fils au tennis à l’âge de 5 ans. Mais alors que le jeune Denis ne cesse de progresser, un accident de voiture en 2001 vient mettre en péril sa carrière. Contraint de subir une opération et 80 points de suture, il reste à l’hôpital trois mois et ne touche plus une raquette pendant 2 ans. Les espoirs d’un retour sont minces mais en avril 2003, il reprend progressivement le chemin de l’entraînement. «Ma mère, elle, y a toujours cru, se souvient Denis Istomin. C’est la raison de mon retour 2 ans plus tard.»
• Il faisait partie de la liste des 15 joueurs révélés en janvier 2016 par BuzzFeed News et la BBC soupçonnés d'avoir truqué des rencontres. 11 de ses matchs étaient concernés par cette enquête qui n’a eu aucune suite.
• 11 282. C’est l’écart de point entre Istomin et Djokovic au classement ATP. Le joueur ouzbek n’a remporté qu’un seul titre ATP. C’était à Nottingham (ATP 250) en 2015 face à l’américain Sam Querrey (7-6, 7-6). Il devient d’ailleurs à l’occasion le premier joueur ouzbek à remporter un titre sur le circuit professionnel. En comparaison, Novak Djokovic c’est 67 titres en carrières dont 12 titres en grand chelem. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux chiffres.
• Et puis ne l'oublions pas. Il y a 2 ans, déjà à l’Open d’Australie, Denis Istomin avait montré ce qu’il était capable de faire à Novak Djokovic comme un avant-goût de la défaite de ce jeudi que personne n’avait vu venir.