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Libération

Double finale de «papys» à l’Open d’Australie

publié le 27 janvier 2017 à 19h56

Rendez-vous compte : lorsqu’ils ont débuté, Twitter n’existait pas. Les finalistes hommes et femmes de l’Open d’Australie sont des vieux. Mais quels vieux ! Venus et Serena Williams : d’un côté 36 ans et 7 titres du Grand Chelem, de l’autre 35 ans et 22 titres du Grand Chelem. Roger Federer et Rafael Nadal : 36 ans et 17 majeurs, contre 30 et 14. Comme par hasard, l’année où la surface a été accélérée, privilégiant ainsi un jeu vintage (même Nadal prend le filet dès qu’il peut), les quatre finalistes ont tous plus de 30 ans. Une première dans l’ère Open.

Ce samedi, Serena et Venus s'affronteront pour la 28e fois, la 8e en finale d'un majeur, la dernière fois c'était à Wimbledon 2009 ! La cadette, Serena, vise un 23e titre majeur, qui la placerait à une longueur devant Steffi Graf et plus qu'une seule derrière Margaret Court, la recordwoman absolue. L'aînée, Venus, va, elle, tenter d'ajouter un 8e trophée majeur à son palmarès, un premier à Melbourne, où sa «petite sœur» en a déjà glané 6. Pas tout à fait un match comme un autre, donc. Patrick Mouratoglou, le coach de Serena, les voit plutôt continuer leur histoire familiale sur le terrain : «Elles s'adorent, mais sur le court ça va être la guerre ! Deux sœurs très compétitrices qui jouent au Monopoly à 12 ans, il y en a une qui perd : elle fait une crise de nerfs et elle a envie de tuer sa sœur. Là, c'est pareil !»

Mais ils sont où les médisants ? Ceux qui, au plus haut de la rivalité Federer-Nadal, grognaient que c'était barbant à la fin, que marre de voir toujours les mêmes. Soit ils n'ont pas vu une image de l'Open d'Australie, soit ils ont la mémoire courte. Car, sur ce que les deux ont montré à Melbourne, la finale de dimanche promet un spectacle digne des Rodge-Rafa de la grande époque. Il y en a eu déjà 34. Le dernier en finale d'un Grand Chelem datait de Roland-Garros 2011. Ce qui ne nous rajeunit pas, et eux non plus. Les intéressés en sont conscients, eux qui, en octobre, lorsque Federer est venu à Majorque pour l'inauguration de l'académie de Nadal, avaient papoté «comme deux papys», pour reprendre les termes du Bâlois, de leurs blessures - le genou pour le Suisse, le poignet pour l'Espagnol -, s'interrogeant sur la suite (ou la fin) de leur carrière… «Ni lui ni moi n'oublierons ce moment, a expliqué Nadal. Aucun de nous n'aurait alors pu imaginer qu'on aurait une nouvelle chance de se retrouver en finale, surtout dans le premier tournoi du Grand Chelem de l'année. Mais on a énormément travaillé tous les deux.»

«Je me souviens, a détaillé Federer, que je lui avais demandé : "Alors, comment ça se passe ?" Il m'avait dit :"Je pense que je vais arrêter ma s aison." Je lui ai répondu : "Ça va mieux, mais je suis encore très, très loin aussi ; j'ai encore trois mois devant moi, alors on verra la suite." Et voilà, on se retrouve en finale ici ! C'est quand même assez incroyable.» Incroyable, le mot est faible.