Le nouveau président de la Fédération françaises de tennis, Bernard Giudicelli, siffle la fin de la récré. Plus question pour les joueurs ou joueuses françaises de refuser de jouer en équipe de France de Coupe Davis ou Fed Cup. Un message particulièrement à l'attention de Gaël Monfils, Caroline Garcia et Océane Dodin, qui avaient décliné leur sélection. Les trois figurent sur une liste de joueurs obligatoirement à la disposition de la Fédération française pour les compétitions par équipes, publié lundi.
Les joueurs de cette liste refusant une sélection s'exposent à des sanctions pouvant aller jusqu'à cinq ans de suspension de tournoi, voire la radiation, prévues aux articles 110-A, 116 à 119 du règlement, a précise la Fédération. Cette annonce intervient alors que Caroline Garcia, 23e joueuse mondiale, avait annoncé renoncer à la saison 2017 de Fed Cup pour se concentrer sur sa carrière individuelle, tout comme Océane Dodin (58e mondiale). Pour le 1er tour de Fed Cup perdu contre la Suisse début février, le capitaine Yannick Noah avait annoncé, pour marquer le coup, une sélection de trois joueuses (Alizé Cornet, Kristina Mladenovic et Pauline Parmentier) contre quatre voire cinq habituellement.
A l'issue de la rencontre, Noah avait menacé: «Il faudra peut-être sortir les règlements.» La fédération, qui l'a confirmé «comme capitaine des équipes de France de Coupe Davis et de Fed Cup», est donc passée des paroles aux actes lundi.
Gaël Monfils avait lui été écarté de l'équipe de France de Coupe Davis par Noah pour le 1er tour au Japon (victoire 3 à 2). «Pour l'instant, c'est beaucoup mieux pour l'état d'esprit du groupe, qu'il soit en-dehors pour ce premier match», avait justifié Noah lors de l'annonce de la sélection. L'an dernier, prétextant une blessure au genou, il avait renoncé à disputer la demi-finale que la France avait perdu en Croatie.
Sur cette liste de 20 joueurs (8 dames et 12 messieurs) figurent, outre Monfils et Garcia, notamment Benoit Paire et Mladenovic, qui avaient été suspendus des équipes de France après le fiasco des jeux Olympiques de Rio. Paire s’était fait remarquer au Brésil par des «manquements au règlement de vie mis en place par la Fédération», en clair il avait fait le mur du village olympique pour rejoindre sa dulcinée dans un hôtel de Rio. Mladenovic et Garcia, elles, s'étaient déchaînés sur les réseaux sociaux, contre la Fédération, coupable à leurs yeux d'inconséquence pour ne pas les avoir prévenues qu'elles devaient porter des tenues de même couleur pour jouer en double.
Les sanctions contre les deux meilleures joueuses françaises avaient été opportunément levées fin septembre,alors que la France était qualifiée pour la finale (perdue contre la République tchèque) alors que la suspension de Benoît Paire allait jusque fin février.