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Libération

Bastia-Lyon : le club corse risque de lourdes sanctions

publié le 17 avril 2017 à 20h06

Trois joueurs lyonnais ont porté plainte contre X pour violence en réunion dimanche, dans la foulée des échauffourées - survenues dès l'échauffement, puis à la mi-temps - de Furiani ayant interrompu le match de football entre Bastia-Lyon, prévu en fin d'après-midi. Agressés par des supporteurs corses descendus sur la pelouse et plusieurs stadiers censément chargés de leur sécurité, les gardiens Anthony Lopes et Mathieu Gorgelin ainsi que l'attaquant Jean-Philippe Mateta ont ainsi saisi la justice. Une enquête en flagrance pour «violences» a été ouverte et confiée à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

Le Sporting Club de Bastia passera devant la commission de discipline de la Ligue pro jeudi pour la quatrième fois de la saison (projectile lancé sur un joueur parisien le 12 août, usage de «nombreux engins pyrotechniques» - des fumigènes - le 21 décembre, et insultes racistes envers le Niçois Mario Balotelli le 20 janvier). Les sanctions s'annoncent lourdes : match face à Lyon perdu sur tapis vert, suspension(s) de terrain et même retrait de point(s). Actuel dernier de Ligue 1, le club aurait toutes les chances de filer en Ligue 2.

Du côté du club corse, on plaide la malveillance, voire l'assassinat sportif. Le 1er avril, après la défaite (0-1) à domicile contre Lille, une centaine de supporteurs avaient réclamé la démission de l'actuelle direction, certains cherchant à s'introduire dans des locaux où les équipes étaient confinées alors que le gros du groupe s'offrait un face-à-face tendu avec le service d'ordre. Vu de Corse, les relations entre le club et certains fans, notamment issus de l'association Bastia 1905 (située dans la tribune d'où sont descendus les agresseurs- rouverte dimanche après une fermeture disciplinaire de cinq matchs), sont de fait tendues depuis des mois, les accusations d'instrumentalisation par une opposition aux dirigeants actuels et de chantage à la violence (on frappe, vous êtes sanctionnés par la Ligue) allant bon train.

Essayant de sauver les meubles en montrant patte blanche à la Ligue, le Sporting Club a condamné officiellement les incidents et déclaré «réunir tous les éléments nécessaires avant de prendre des mesures fortes et adéquates», laissant ainsi deviner une enquête parallèle par leurs soins. Le comportement violent des stadiers embauchés par le club sera cependant difficile à justifier. Accusé par le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, d'avoir frappé Lopes, le directeur de la sécurité du Sporting Club, Anthony Agostini, a annoncé qu'il déposera une plainte mardi au parquet de Bastia contre Aulas pour «dénonciation calomnieuse».

Des images amateur permettent d’éclaircir ce point-là. Quand Lopes regagne les vestiaires à la mi-temps, Agostini vient à sa rencontre pour lui demander de ne pas en rajouter, comme si Lopes avait préalablement chambré les spectateurs situés dans la tribune derrière lui. Lopes repousse alors violemment Agostini : c’est le point de départ des violences qui auront raison du match. L’attitude du gardien est donc un peu provocatrice. Mais Lopes venait de se fader une mi-temps juste devant la tribune d’où avaient surgi les agresseurs des Lyonnais pendant l’échauffement. De quoi éprouver ses nerfs. G.S.