Le Critérium du Dauphiné, qui part samedi de Saint-Etienne, est «un marchepied pour le Tour de France», selon Christian Prudhomme, patron des deux courses. Vrai qu'on retrouvera pendant huit jours les deux premiers du Tour 2016, Chris Froome (Sky) et Romain Bardet (AG2R La Mondiale). Mais une victoire au Dauphiné ne signifie pas forcément qu'on va décrocher le maillot jaune en juillet…
1996 Miguel Indurain, clap de fin
Tout le monde pense que l'Espagnol va gagner un 6e Tour, un de plus qu'Anquetil, Merckx et Hinault… Si Indurain tient la cote, c'est pour sa prestation impeccable au Dauphiné, où il a remporté le contre-la-montre et une étape de montagne à Briançon, sous la pluie. Las, un mois plus tard, l'Espagnol est défait dans le Tour par l'inattendu Bjarne Riis, un Danois de 36 ans.
2004 Iban Mayo, balancé
Le grimpeur basque atomise le classement général du Dauphiné lors du contre-la-montre au mont Ventoux : les 21,6 km d’ascension sont expédiés à 23,2 km / h de moyenne. Record jamais battu depuis. Repoussé à près de deux minutes, Armstrong s’affole. Il dénonce Mayo en douce auprès de l’Union cycliste internationale… en l’accusant de dopage. Le mois suivant, le Basque archi-contrôlé est assez mauvais sur le Tour, tandis qu’Armstrong triomphe.
2011 Bradley Wiggins met le paquet
Depuis 2008, la Fédération britannique est persuadée que Wiggins peut gagner le Tour. Elle le «transforme». Le galop d’essai a lieu sur le Dauphiné 2011 : Wiggins cartonne dans le contre-la-montre et résiste en montagne. Mais le mois suivant, il abandonne sur chute dans le Tour (il attendra 2012 pour s’imposer). En 2016, la presse anglaise révèle que «Wiggo» a reçu un mystérieux paquet médical sur ce Dauphiné 2011. Une enquête parlementaire est en cours.