Menu
Libération
Foot

Grace Geyoro a l'avenir des Bleues entre les pieds

La milieu parisienne aura été à peu près la seule à surnager lors d'un Euro qui a vu l'équipe de France féminine échouer une nouvelle fois en quart de finale.
Grace Geyoro lors du match France-Angleterre, dimanche. (Photo Frédéric Mons. Presse Sports)
publié le 31 juillet 2017 à 16h25
(mis à jour le 31 juillet 2017 à 16h49)

Les gagnantes exultent, les perdantes pleurent, image habituelle de ces matchs à élimination directe. Dimanche soir à Deventer (Pays-Bas), la France est sortie par la petite porte en quart de finale de l’Euro féminin, défaite par une équipe anglaise (1-0) qui ne l’avait plus battue depuis 1974.

Très vite, Camille Abily (32 ans) a lâché des larmes d’adieux. Elle ne gagnera pas de trophée avec cette équipe. Grace Geyoro, à l’opposé du terrain, est restée stoïque. A 20 ans à peine, celle qui a grandi à Orléans a bien le temps de rêver à des jours meilleurs. Aux Pays-Bas, la milieu du PSG est peut-être devenue, sans le vouloir, celle qui guidera cette équipe sans titre dans deux ans, lors du Mondial organisé en France. Omniprésente à la récupération et rarement fautive techniquement, Geyoro aura été la seule à réussir son Euro lors des trois matchs auxquels elle a pris part. Mais du haut de ses huit sélections, c’était trop tôt pour porter une équipe qui n’a jamais trouvé le chemin des filets dans le jeu (un penalty, un but sur corner et un coup franc directs inscrits).

Secouer une génération qui s’endort

En conférence de presse d'après match, Amandine Henry a préféré ressortir le discours de la faute à pas de chance : «On n'a pas à rougir de notre performance. Il y avait deux grosses équipes et malheureusement ce soir, on s'incline.» Il y a cinq ans, aux JO, après la défaite face au Canada lors du match pour la médaille de bronze, Bruno Bini, alors sélectionneur des Bleues, s'était contenté d'un «des fois, dans la vie, on donne tout et ça ne suffit pas. C'est comme en amour pour garder quelqu'un. Mais on est en bonne santé. On est en vie. Et ce n'est déjà pas si mal». L'art de la constance.

Pour le reste Marie-Laure Delie (29 ans) n’aura pas marqué et Eugénie Le Sommer (28 ans) aura simplement transformé un penalty aux Pays-Bas. Jessica Houra-d’Hommeaux (29 ans) aura eu pour seul mérite de tenir son couloir droit. Pendant que Geyoro s’époumonait au milieu, Henry (27 ans) et Abily dépérissaient. Toutes ces filles, à l’exception de la dernière, devraient être de la partie en France dans deux ans. Mais après ce quatrième échec consécutif en quart de finale d’une grande compétition (Euro, JO ou Mondial), l’impression de lassitude se ressent. La passation de pouvoirs, annoncée à demi-mot par leur entraîneur, Olivier Echouafni, avant l’Euro, semble inéluctable. Championne du monde des moins de 17 ans en 2012, Grace Geyoro va devoir l’assumer.

Deux ans pour mûrir

Mais à l’instar de son dernier contrôle raté qui prive les Bleues d’une ultime tentative dimanche, Grace Geyoro et toute la nouvelle génération devront s’aguerrir. Sakina Karchaoui (21 ans) a vécu l’enfer dans son couloir gauche durant deux semaines, Griedge Mbock (22 ans) aura été relativement solide mais ses quelques largesses défensives auront été préjudiciables alors que Kadidiatou Diani (22 ans) n’a jamais réussi à faire la différence aux avant-postes. Entre cette nouvelle génération, assoiffée de titre mais encore chétive au plus haut niveau et l’essoufflement des cadres, Grace Geyoro apporte cette lueur d’espoir. Celui de voir un jour cette sélection franchir ce fameux cap. Marie-Antoinette Katoto (meilleure buteuse à l’Euro des moins de 19 ans en 2016) et Delphine Cascarino, autres grands espoirs du football français, mais forfaits aux Pays-Bas, pourraient venir l’aider.