«J'espère sincèrement que les Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang seront menés avec succès. Nous sommes disposés à prendre les mesures nécessaires, y compris à envoyer notre délégation», a assuré Kim Jong-un, lundi, dans son message du nouvel an. Une annonce reçue positivement chez le voisin du Sud. Le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myoung-gyon, a fait part de sa satisfaction : «Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s'asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux Jeux de Pyeongchang de même que d'autres questions d'intérêt mutuel pour l'amélioration des relations intercoréennes.»
Dans son discours de Nouvel An, Kim Jong-un appelle aussi les deux Corées à améliorer leurs relations, se dit prêt à participer aux Jeux Olympiques de PyeongChang, et demande à Séoul de ne pas rejoindre les exercices militaires organisés avec les Etats-Unis.
— Frederic Ojardias (@fredojardias) January 1, 2018
(Frédéric Ojardias, journaliste, est spécialiste de la Corée)
Suite. Objet de ces futurs pourparlers : la participation de la Corée du Nord aux Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang. Seoul se dit flexible : prêt à une rencontre ailleurs, à une autre date, si Pyongyang le souhaite. pic.twitter.com/7bQ9l9i25d
— Frederic Ojardias (@fredojardias) January 2, 2018
Un couple d’athlètes concerné
La potentielle présence d'athlètes nord-coréens n'aura pas de réelles conséquences sportives en février. Mais elle permettrait au couple de patineurs Ryom Tae-ok et Kim Ju-sik de participer à la prestigieuse compétition. Ils sont les deux seuls athlètes nord-coréens à avoir obtenu leur qualification. C'était le 29 septembre sur la patinoire d'Oberstdorf (Allemagne), grâce à une 6e place au Nebelhorn Trophy. 15es des derniers championnats du monde à Helsinki (Finlande) et médaillés de bronze aux Jeux asiatiques d'hiver 2017 à Sapporo (Japon), Ryom, la fille, 18 ans, et Kim, le garçon, 25 ans, ne cessent de progresser. Ils s'entraînent à Montréal (Canada) et espèrent pouvoir présenter leur programme court sur le titre de Je ne suis qu'une chanson de la Québécoise Ginette Reno.
Si le Comité olympique nord-coréen n’a pas confirmé la participation de Ryom Tae-ok et de Kim Ju-sik à l’Union internationale de patinage avant la date limite fixée au 30 octobre, les deux sportifs pourraient toutefois bénéficier d’une invitation du Comité international olympique (CIO). Invitation qui serait, à n’en pas douter, délivrée, tant le CIO et la Corée du Sud ne ménagent pas leurs efforts pour que la Corée du Nord envoie ses champions.
Entre participations et boycotts
Les relations tumultueuses entre les deux pays de la péninsule coréenne s’étendent au sport. En 1988, la Corée du Nord avait boycotté les Jeux Olympiques d’été qui se déroulaient à Séoul. L’équipe masculine de football avait été interdite de participer aux qualifications pour la Coupe du monde 2002, organisée conjointement par le Japon et la Corée du Sud. Néanmoins, des exceptions existent. En 2005 et en 2013, l’équipe féminine de football de Corée du Nord a pu participer à la Coupe d’Asie de l’Est, quand bien même la compétition se déroulait chez le voisin honni. De même, des sportifs nord-coréens se sont rendus aux Jeux asiatiques de 2014 à Incheon, près de Séoul. Quoi qu’il en soit, la présence d’athlètes nord-coréens à une compétition aussi importante et politique que les JO constituerait un symbole fort pour les deux pays, officiellement en guerre depuis 1950.