Mardi, l'UEFA (Union des associations européennes de football) a publié son neuvième rapport de benchmarking sur la procédure d'octroi de licence aux clubs, qui présente une analyse détaillée des développements financiers dans le football européen. Nous avons relevé cinq chiffres qui révèlent l'ampleur de ce marché économique alors que le président de l'UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, annonce ce vendredi dans la presse suisse sa volonté de créer une «taxe de luxe» pour les clubs qui dépensent «plus qu'ils ne doivent», afin de maintenir «un équilibre concurrentiel entre les équipes».
5,6 milliards d'euros c'est la somme dépensée par les clubs européens dans les transferts à l'été 2017. Un record. 80% de ces transferts concernent les clubs des cinq plus grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie). Alors qu'en 2012 seules 23 transactions dépassaient 15 millions d'euros, il y en a eu 96 cet été. Avec 418 millions déboursés dans les transferts, le PSG est le club qui a le plus dépensé, alors que l'AS Monaco celui qui a le plus rempli ses caisses (256 millions de bénéfices). Sur les dix clubs qui ont le plus dépensé, seuls deux (Barcelone et Monaco) sont bénéficiaires. Pour rappel, Neymar a été transféré pour 222 millions d'euros de Barcelone à Paris.
18,5 milliards d'euros c'est l'ensemble des revenus des clubs des 55 fédérations nationales chapeautées par l'UEFA. Ils ont plus que triplé depuis le début du siècle (6 milliards en 2000). En 2016, 48 clubs disposaient de revenus supérieurs à 100 millions d'euros. Ils n'étaient que 10 en 2000. Globalement, les gains se décomposent de la façon suivante: 34% proviennent des droits télés, 24% du sponsoring, 15% de la billetterie, 10% de sommes versées par l'UEFA, 9% des revenus commerciaux. Les autres revenus représentent 8%.
689 millions d'euros c'est les revenus du club au plus haut rendement économique d'Europe, Manchester United. Le FC Barcelone et le Real Madrid, avec 620 millions de revenus chacun, complètent le podium. Le PSG est cinquième (542 millions). Les 30 premiers clubs génèrent la moitié des revenus alors qu'ils ne représentent que 4,4% des 681 clubs des premières divisions européennes.
40 clubs sont la propriété d'investisseurs étrangers. Depuis 2016, plus de 70% des investissements viennent de Chine. S'y trouvent notamment les actionnaires des deux clubs de Milan et de l'OGC Nice. A l'inverse, les investissements russes et du Moyen-Orient ont nettement diminué. Les changements de propriétaires restent néanmoins relativement marginaux: ils ne concernent que 5% des 256 clubs analysés entre septembre 2016 et septembre 2017.
8,6% c'est l'augmentation des salaires des membres des clubs, entre 2015 et 2016. Ce poste de dépenses engloutit 62,5% des revenus des clubs. Un chiffre toutefois en diminution. Pour la première fois, les dépenses salariales moyennes d'un club de Premier League (Angleterre), championnat où les salariés sont les mieux rémunérés, représentent plus du double de celles d'un club de Bundesliga (Allemagne), deuxième championnat en ce domaine. La ligue 1 est cinquième, avec 51 millions d'euros dépensés en moyenne par club en une année. 71% des salaires versés vont aux joueurs. Les 29% restant sont répartis entre les membres du staff et l'administration.