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Tennys Sandgren, sulfureux héros de l'Open d'Australie

A l'occasion de sa qualification surprise pour les quarts de finale, sont réapparus des tweets qui interrogent sur les relations du joueur du Tennessee avec l'extrême droite américaine.
L'Américain Tennys Sandgren tombeur de l'Autrichine Dominic Thiem à l'Open d'Australie le 22 janvier 2018, à Melbourne (Photo Greg Wood. AFP)
publié le 22 janvier 2018 à 19h10

Après avoir tapé un ultime coup droit gagnant, Tennys Sandgren peut enfin balancer sa raquette et écarter les bras pour célébrer sa victoire. A 26 ans, le bien prénommé vient pour la première fois de se qualifier pour les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem en battant le 8e joueur mondial, l’Autrichien Dominic Thiem en cinq manches (6-2, 4-6, 7-6, 6-7, 6-3). Un vrai conte de fée lorsque l’on sait qu’il participe pour la première fois à l’Open d’Australie. Mais ce que Sandgren risque d’apprendre très vite, c’est que les victoires n’apportent pas que la gloire. Elles incitent les suiveurs à se pencher sur son histoire. En se plongeant dans ses comptes sur les réseaux sociaux, notamment. Pour découvrir que l’Américain, très actif sur Twitter, il se démarque régulièrement par des tweets polémiques qui semblent indiquer des affinités avec l’extrême droite.

Le 22 novembre 2016, Sandgren prend position lors du pizzagate. En pleine campagne pour l'élection présidentielle américaine, l'entourage de la candidate démocrate Hillary Clinton se retrouve impliqué dans un scandale lié à la pédophilie après la parution de mails qui, selon certains détracteurs, auraient un double sens scabreux. Dans un tweet, il déclare avoir «lu tous les mails» en question avant d'ajouter que «les preuves sont trop nombreuses pour être ignorées». Ce n'est pas la première fois que Standgren prend position contre Clinton. En juillet 2016 notamment, il écrit: «Il y a tellement de femmes de femmes incroyables fortes et intègres. Des femmes avec un grand esprit et des grandes qualités morales. Hillary n'en est pas une.»

«Serviteur du Christ»

Quelques années plus tôt, en 2012, le sulfureux tennisman racontait dans un tweet ouvertement homophobe avoir «atterri dans un club gay» la nuit précédente et «que ses yeux en saignaient encore». Le tout conclu par un hashtag «Personne ne devrait voir cela». De plus, le 97e joueur mondial se fait souvent remarquer par ses échanges avec des personnages ambigus à l'image de Mike Cernovich, un écrivain d'extrême droite partisan de la théorie du complot…

Interrogé sur ses liens avec l'extrême droite à l'issue de son match, Sandgren a paru embarrassé en conférence de presse avant de démentir ces accusations: «Je pense que les gens que vous suivez (sur Twitter NDLR), ce n'est pas important. Les informations que vous regardez ne dictent pas ce que vous pensez ou ce que vous croyez. Je pense qu'il est fou de dire "Oh il suit telle personne donc il pense forcément ce que cette personne pense".». L'Américain a ensuite rajouté: «En chrétien, je ne peux supporter des choses comme cela. Je suis un serviteur du Christ.» D'ici à son quart de finale face au coréen Hyeon Chung mercredi, la cote de popularité du petit poucet Tennys Sandgren pourrait bien prendre du plomb dans l'aile.