A chaque tour de coupe de France, le même refrain : qui est le petit Poucet ? Ce club hiérarchiquement inférieur à tous les autres pour qui le public aime développer une affection particulière. Le petit village face aux grandes villes de France, les ruraux face aux citadins, les amateurs contre les professionnels. Pour les seizièmes, qui démarrent ce mardi, la réponse est toute trouvée : c’est l’ASC Biesheim qui endossera ce rôle. Ce petit club de Nationale 3 (le cinquième échelon national), tombeur de Fleury-Mérogis lors du tour précédent, sera le porte étendard d’une ville qui ne compte que 2 546 habitants. Jamais une si petite commune n’avait atteint ce niveau de la compétition.
Séparée de l'Allemagne par le Rhin, Biesheim va connaître une effervescence inédite ce mardi soir. Près de 3 000 spectateurs devraient se presser dans le stade municipal au moment de voir leur équipe affronter le Grenoble Foot 38, qui évolue en Nationale, soit deux échelons plus haut. Un chiffre qui contraste avec les quelques dizaines d'entrées payantes vendues lors des matchs de championnat. «Il n'y plus de place en tribune, c'est parti très vite. Des gens ont fait parfois cinquante kilomètres pour acheter un billet», se satisfaisait Jacky Metzger, l'un des bénévoles du club, au micro de France-Bleu. «On est un peu en train d'écrire l'histoire du football alsacien parce qu'on est la première commune avec si peu d'habitants à atteindre ce stade de la compétition», rappelle de son côté le président Marc Nagor, qui n'aurait pas imaginé jouer ailleurs que sur ses terres. «J'avais dit que si je ne jouais pas chez moi [pour cause de non homologation du stade, ndlr], je serais allé moi-même à la Ligue pour leur dire que je déclarais forfait.» Caractère et détermination : deux vertus qui devront animer ses joueurs s'ils veulent continuer leur formidable odyssée.