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Kyle Edmund, le deuxième sujet britannique

Les surprises s'enchaînent à l'Open d'Australie. Après Sandgren et Chung, c'est au tour de Kyle Edmund de sortir un des meilleurs joueurs du monde, le Bulgare Grigor Dimitrov (6-4, 3-6, 6-3, 6-4). En demi-finale, il aura rendez-vous avec Nadal ou Cilic.
Kyle Edmund, ce mardi à Melbourne. (Photo Greg Wood. AFP)
publié le 23 janvier 2018 à 12h46
(mis à jour le 23 janvier 2018 à 13h38)

Quand le Hawk-Eye a confirmé que le revers slicé de son adversaire était bien dehors, Kyle Edmund a serré le poing et retiré sa casquette, signifiant la fin du combat. Mais sa joie était somme toute contenue, comme s'il était conscient que le plus dur était à venir. Pourtant, quoiqu'il arrive en demi-finale de l'Open d'Australie, le Britannique a déjà réussi une sacrée performance. 23 ans, 49joueur mondial, il n'est même pas tête de série. S'il a bénéficié d'une partie de tableau qui s'est nettement éclaircie après les éliminations de Jack Sock et Lucas Pouille, il a aussi pleinement contribué au dégagement de la voie, en sortant Kevin Anderson dès le premier tour. Et, mardi en quart de finale, sa maîtrise contre le n°3 mondial, Grigor Dimitrov, a impressionné.

Cogneur

Gros service, énorme coup de droit, son jeu ne s'embarrasse pas de fioritures. Mais quand tout est en place, il est diablement efficace. Rien d'étonnant quand on sait qu'il est entraîné par Fredrik Rosengren, l'ancien mentor de Mario Ancic, Magnus Norman ou encore Robin Söderling, autres gros cogneurs du circuit. Kyle Edmund sait qu'il doit encore progresser pour s'imposer au plus haut niveau. «Je grandis, je m'améliore, mais les choses ne tombent pas du ciel. Le tennis est l'un des rares sports qui exige d'être bon partout ; en endurance, en vitesse, en agilité, en technique, en puissance… Tout est question de travail», déclarait-il après sa victoire au troisième tour contre le Géorgien Nikoloz Basilashvili.

Le natif de Johannesburg s'est déjà fait une place dans l'histoire du tennis britannique. En accédant aux demi-finales à Melbourne (où il rencontrera Cilic ou Nadal), il n'est que le sixième Britannique de l'ère Open à réussir une telle performance. Outre les inévitables Andy Murray et Tim Henman, Greg Rusedski, John Llyod et Roger Taylor y étaient également parvenus. Après le match, Kyle Edmund s'est dit «fier» de rejoindre ces champions. Peut-il, à terme, devenir le deuxième à remporter un tournoi du Grand Chelem ? «Kyle a le potentiel pour s'installer sur la longueur, déclarait son entraîneur à ESPN, après le troisième tour. Je crois à fond en lui, mais il faut qu'il travaille sans relâche pour parvenir à ses fins. Je sais qu'il a l'appétit et l'envie nécessaires, ainsi que toutes les qualités autant techniques que mentales pour devenir un grand joueur. Il doit juste évoluer encore, notamment dans son approche des matches, dans son état d'esprit.»

N°1 britannique ?

Jusqu'à présent, la progression du grand blond, aux faux airs de Jim Courier, était lente mais constante. Huitième de finale à l'US Open en 2016, 3tour à Roland-Garros et à l'US Open en 2017, Kyle Edmund a progressivement gagné en régularité. Jusqu'à son coup d'éclat, ce mardi matin à Melbourne contre Dimitrov, qui va lui permettre d'intégrer, pour la première fois de sa carrière, le top 30 mondial. Voire mieux. En cas de qualification pour la finale, il pourrait même devenir n°1 britannique, en lieu et place de sir Andy Murray. Un crime de lèse-majesté qu'Edmund réaliserait volontiers.