«Aller à New York», Téléphone en rêvait. Frank Ntilikina, l'a fait. Et à 19 ans, il n'est pas venu pour «déconner toutes les nuits» mais pour briller sur les parquets. A peine quelques mois passés en NBA et le gamin a déjà pris ses marques : 5.3 points marqués, 3.4 passes décisives et 2.3 rebonds en moyenne par match. Des statistiques loin d'être ridicules pour le rookie qui évoluait encore à Strasbourg au printemps dernier.
MVP des championnats d’Europe
Cela faisait quelques années que les recruteurs américains avaient l'œil sur ce jeune Alsacien. Le coup de foudre a lieu en 2014. Ntilikina éclabousse de son talent le Jordan Brand Classic où se réunissent les meilleurs Européens sous le regard des coachs de NCAA, le championnat universitaire. Depuis, les scouts des franchises américaines ne le lâchent plus. Après avoir participé à plusieurs camps organisés par la NBA, le Français comprend qu'il touche du doigt son rêve de gosse : «Ça te conforte dans l'idée que c'est possible», confiait le meneur aux Dernières nouvelles d'Alsace. Mais avant de faire le grand saut, Ntilikina trace sa route en France. Avec les Bleus, il remporte, en décembre 2016, le championnat d'Europe des moins de 18 ans, lors duquel il est élu MVP (most valuable player, meilleur joueur). Avec la SIG, il est désigné meilleur espoir du championnat de France la saison dernière devant toute une panoplie de recruteurs qui se pressent à chaque rencontre au Rhénus Sport.
Talent et caractère
La confiance et le crédit dans le porte-bagages, le meneur débarque en NBA où les franchises lui font les yeux doux. Il est drafté en 8e position par les Knicks de New York. Loin devant un certain Tony Parker, 28e en son temps. Après quelques semaines d'apprentissage compliquées, le kid régale pour sa première au Madison Square Garden en octobre. 23 minutes, 9 points et 5 passes et une sortie sous la standing-ovation d'un nouveau public déjà conquis. Car si les Américains aiment le talent, ils aiment aussi le caractère d'un rookie qui ne se démonte pas. Pas même devant LeBron James. Son nez à nez avec la star, en novembre (voir vidéo), a fait frissonner tout Gotham. «Il était sur mon chemin. Ça aurait pu être n'importe qui…», avait-il alors déclaré.
Nouvelle étape dans sa jeune carrière, il a été retenu mercredi pour le «match des étoiles montantes» de la NBA, qui aura lieu le 17 février, la veille du prestigieux All Star Game à Los Angeles. Il fait partie des dix joueurs de la sélection mondiale, choisis par les entraîneurs adjoints des trente franchises NBA.