Cilic s'est accroché, Cilic y a cru, mais Cilic était trop irrégulier ce dimanche pour battre Roger Federer. Après un départ catastrophique, ponctué par la perte du 1er set (2-6), le Croate était pourtant parvenu à recoller au score, grâce à une deuxième manche bien mieux maîtrisée (7-6). Si un mauvais jeu de service au milieu de la manche lui avait coûté le 3e set (3-6), il a fait preuve d'une énorme abnégation dans celui qui a suivi. Breaké d'entrée, il a sauvé une balle de double break à 0-2, avant de prendre le service du Suisse à deux reprises, offrant un 5e set à la Rod Laver Arena (6-3).
Un 5e set vite plié
Cette dernière manche s'est jouée dès les deux premiers jeux. Plus incisif, Marin Cilic s'offre deux balles de break d'entrée, sauvées avec aplomb par Federer. Dans le jeu suivant, c'est au tour du Suisse de se procurer une balle de break, convertie celle-ci. Contrairement au set précédent, Federer parvient à serrer le jeu sur son service et ne se fait pas surprendre. S'offrant même le luxe de breaker un nouvelle fois son adversaire pour remporter la manche 6-1. «Roger a fait un super 5e set», a reconnu Cilic après le match. Le n°2 mondial s'est fait peur mais, en raison de son efficacité lors des moments importants (46% de balles de break converties, contre 22% pour Cilic), sa victoire est somme toute logique.
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Une légende toujours en marche
Avec ce sixième sacre à l’Open d’Australie, Roger Federer consolide un peu plus son statut de plus grand joueur de l’histoire du tennis. Avec 20 tournois du Grand Chelem au palmarès, il repousse son dauphin au classement, Rafael Nadal, à quatre longueurs. Surtout, ce succès ouvre la voie à son retour au sommet de la hiérarchie mondiale, plus de cinq ans après l’avoir quitté. Demain, il ne sera plus qu’à 155 points de Nadal au classement ATP. Si le Suisse daigne jouer sur terre battue cette saison, ou a minima fouler les courts de Roland-Garros, il y a de fortes chances qu’il redevienne n°1. La passation de pouvoir pourrait même intervenir plus tôt si Nadal, actuellement blessé à la cuisse, ne retrouve pas rapidement son meilleur niveau.
Quoi qu’il en soit, Federer prouve qu’à 36 ans sa carrière est loin d’être terminée. Son envie de jouer et de gagner est intacte. Soucieux de préserver son corps, il est peu probable de le voir de nouveau lever les bras à Roland-Garros. Mais il sera encore le grand favori à sa propre succession en juillet à Wimbledon et un sérieux client à l’US Open. Et après ? Tout dépendra de sa forme et de celle de ses adversaires. Si Andy Murray et Novak Djokovic retrouvent le niveau de jeu qui était le leur il y a deux ans et si la nouvelle génération (Zverev, Chung, Shapovalov…) continue de progresser, les opportunités de remporter de nouveaux Majeurs devraient se raréfier pour le Suisse. Mais, à l’image de cet Open d’Australie, il a montré qu’il était prêt à saisir toutes les occasions qui se présentaient à lui. Il lui reste un dernier grand défi à relever : ramener l’or olympique en simple (il a remporté le double à Pékin, en 2008, avec Stanislas Wawrinka). Il aura une dernière occasion en août 2020, à Tokyo. Il aura alors 39 ans.
Incroyable papy !!!!!! 💥2️⃣0️⃣🏆💥@rogerfederer !!!!! pic.twitter.com/irc4wTCaUT
— Stanislas Wawrinka (@stanwawrinka) January 28, 2018