«Woj Bomb.» Pour n'importe quel suiveur du basket nord-américain, ces deux mots signifient tumulte et fracas pour la NBA. L'expression introduit un scoop d'Adrian Wojnarowski, journaliste à ESPN depuis l'an dernier après dix ans passés à Yahoo Sports. Ses bombs explosent à la face des fans et du monde de la NBA régulièrement, surtout l'été ou, comme aujourd'hui, à l'approche de la trade deadline, ce moment où les possibilités d'échanges entre franchises sont possibles. Minuit à peine passé ce lundi, un tweet du célèbre rédacteur : «Les Clippers et les Pistons sont engagés dans des négociations avancées sur l'ailier All-Star Blake Griffin, rapportent des sources au sein de la ligue pour ESPN.»
The Clippers and Pistons are engaged in serious talks on a deal centered on All-Star forward Blake Griffin, league sources tell ESPN.
— Adrian Wojnarowski (@wojespn) January 29, 2018
A peine le temps d'imaginer ce que signifierait pour ce sport le départ de Blake Griffin en direction de Détroit que l'affaire est officialisée : le joueur part vers le Michigan avec ses coéquipiers Brice Johnson et Willie Reed, et Tobias Harris, Avery Bradley ainsi que Boban Marjanovic font le chemin inverse, en plus de deux tours de draft offerts aux Clippers. Les débats ont fait rage toute la nuit afin de savoir qui a remporté la transaction. Les Pistons gagnent un joueur dominant, qui formera avec Andre Drummond une raquette des plus intéressantes, les deux joueurs, physiques, pouvant arracher cercles et adversaires. Mais cela sera possible si et seulement si le natif de l'Oklahoma retrouve la santé. Depuis quelque temps, Griffin accumule en effet les pépins, loupant un tiers des matchs de son équipe ces trois dernières années. Détroit fait donc un pari, celui de voir le joueur à 100% de ses moyens. Après avoir appris le trade, Michael Lee, journaliste pour Yahoo Sports : «Les Pistons étaient suffisamment désespérés pour tenter leur chance.»
Côté Clippers, Jerry West, conseiller en chef de la franchise, voit plus loin : après les départs de Chris Paul, Jamal Crawford, cet été, et Blake Griffin, lundi, préludes à ceux de DeAndre Jordan et Lou Williams, les Californiens ont libéré leur masse salariale, leur permettant ainsi de pouvoir agir la saison prochaine. Mais restent les sentiments. Drafté en 1ère position en 2009 par les Los Angeles Clippers, Blake Griffin incarnait cette franchise. L'équipe comme le joueur ne sont pas les plus appréciés des adversaires et des fans de NBA. Mais tout le monde s'était habitué à l'association entre le maillot blanc et la chevelure rousse de l'ailier fort, surpris lui aussi semble-t-il de cet échange, au vu de ce qu'il a tweeté juste après que la rumeur a éclaté. Ça peut se comprendre : cet été, alors que le joueur resignait pour cinq ans, les employés des Clippers arboraient un tee-shirt, où l'effigie de Griffin se trouvait à côté de celles de Martin Luther King, Barack Obama, Mohamed Ali, JFK, Lincoln ou encore Gandhi. Rien que ça. Mais même un symbole et une star peut être une monnaie d'échange. Ce mouvement mérite bien son statut de «Woj Bomb». Dans la nuit de vendredi à samedi, les Pistons accueilleront les Clippers. La vie est bien faite.
— Blake Griffin (@blakegriffin23) January 30, 2018