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Arbitrage vidéo : l'expérimentation ne fait pas bouger les lignes

L'arbitrage vidéo, utilisé à trois reprises pendant la rencontre de Coupe de la Ligue opposant Rennes à Paris mardi, a déclenché de nombreuses réactions.
L'arbitre de Rennes-PSG regarde les images vidéo après coup, mardi au Roazhon Park de Rennes. (Photo Loic Venance. AFP)
publié le 31 janvier 2018 à 16h08

Depuis mardi soir, les pro et anti-arbitrage vidéo ont matière à alimenter leurs débats. Et les deux camps semblent irréconciliables. A l’occasion de Rennes-PSG, première demi-finale de la Coupe de la Ligue durant laquelle l’arbitrage vidéo est expérimenté depuis les quarts de finale (1), Mikaël Lesage, l’arbitre de la rencontre, y a eu recours à trois reprises.

D'abord en toute fin de première période, lorsque Wahbi Khazri fait chavirer le Roazhon Park dans l'euphorie après avoir cru voir son équipe égaliser. Dans un premier temps, l'arbitre tend son bras vers le rond central, indiquant qu'il valide le but. Mais après quelques secondes lors desquelles les Parisiens contestent vivement le but du Tunisien, Lesage se dirige vers l'écran de contrôle qui lui permet de revoir l'action. Sa décision est sans appel : le but est refusé pour une main de l'attaquant et le PSG reste devant au tableau d'affichage. Mais il a fallu deux minutes de flottement avant que le but ne soit refusé, laissant de longues secondes les acteurs mais également les 29 000 spectateurs présents dans l'indécision.

Quelques minutes après le repos, Thomas Meunier touche le ballon de la main dans sa propre surface de réparation. Les Rennais réclament un penalty qu’ils n’obtiendront pas. Cette fois-ci, l’arbitre ne recourt pas à l’assistance vidéo, ce qui provoque la frustration des Bretons à la fin du match.

A la 49minute, l'homme en noir (en vert hier) fait une nouvelle fois appel à ses assistants vidéos lorsque Kylian Mbappé inscrit le deuxième but parisien. Le but est ainsi refusé pour une position de hors-jeu de l'ancien Monégasque.

Enfin, à l’heure de jeu, Mbappé, encore lui, écope d’un carton rouge après un vilain geste sur Ismaïla Sarr. En premier lieu, l’arbitre s’apprête à sanctionner le jeune Parisien d’un carton jaune. Mais devant la gravité de la blessure du Rennais, l’arbitre décide de faire appel une dernière fois à l’assistance vidéo et change d’avis en excluant le fautif, dernière situation de l’un des matchs où le recours à la vidéo a joué le plus grand rôle. Certains s’en félicitent et estiment que la justice a été respectée.

Du côté des acteurs de la rencontre, à l'image de Thomas Meunier, on apprécie cette nouvelle façon d'arbitrer : «Quand le jeu ne s'arrête pas trop, je pense que c'est bien. Ça empêche des injustices.» Mais comme le souligne le défenseur parisien, le recours à la vidéo peut effectivement ralentir le jeu et le déroulé du match. Une réflexion que partageait le Breton Benjamin André à la fin du match.

Autre problème avancé, celui du décompte du temps additionnel. Les arrêts de jeu ont été très nombreux. L’exclusion de Kylian Mbappé, qui a interrompu la partie pendant près de quatre minutes, ajoutée aux changements et blessures : l’addition peut être lourde à l’arrivée. Pourtant, l’arbitre du match n’a accordé que quatre minutes de temps additionnel en fin de match. Du côté des supporteurs rennais, on dénonce ces arrêts de jeu trop riquiquis.


De nombreux ajustements restent nécessaires afin que l'assistance vidéo soit parfaitement au point. Et il faudra que cela se fasse rapidement : la technique sera instaurée sur l'ensemble des matchs de Ligue 1 dès la saison prochaine.

(1) L'assistance vidéo peut être demandée par l'arbitre dans quatre cas : valider ou refuser un but, accorder ou non un penalty, identifier l'auteur d'une faute ou d'un mauvais geste, transformer un carton jaune en carton rouge.