Une fois n'est pas coutume pour le sport russe qui vient de recevoir l'une de ses premières bonnes nouvelles depuis des mois. 28 des 43 athlètes «suspendus à vie» par le CIO ont été réhabilités par le tribunal arbitraire du sport (TAS) ce jeudi. Celui-ci a estimé que les charges retenues contre ces sportifs étaient insuffisantes pour établir avec précision qu'ils ont bien profité du système de dopage d'Etat rapporté dans le rapport Maclaren en 2015. Ce sont les révélations de ce rapport qui ont menées à la suspension de la Russie lors des Jeux olympiques de Pyeongchang (9-25 février).
Les athlètes concernés par ce verdict se verront de nouveau gratifiés des résultats obtenus en 2014. Certains d'entre eux, à l'image du fondeur Alexander Legkov, médaillé d'or et d'argent à Sotchi, vont récupérer leurs médailles. D'autres vont quant à eux pouvoir s'aligner lors des prochains Jeux olympiques : «En théorie, certains des 28 sportifs dont la suspension à vie a été levée peuvent prétendre à une participation aux JO de Pyeongchang. Leur participation devra au préalable être soumise à un panel du CIO», a précisé à l'AFP un porte-parole du TAS.
Pas d'invitation automatique aux JO
«Ne pas être sanctionné ne confère pas automatiquement le privilège d'une invitation» aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, a toutefois expliqué le CIO dans un communiqué. L'instance, domiciliée à Lausanne en Suisse, avait entendu une grande partie de ces sportifs lors d'une audience organisée la semaine dernière à Genève, au cours de laquelle le lanceur d'alerte russe Grigory Rodchenkov, réfugié aux Etats-Unis, avait témoigné à distance. Son avocat, Jim Walden, estime que cette décision du TAS «ne fait qu'encourager les tricheurs, rend la victoire des sportifs propres plus difficile» et donne une victoire «indue au système antidopage russe corrompu dans son ensemble et à (Vladimir) Poutine en particulier».
De son côté, le Kremlin n'a pas manqué de réagir : «Nous sommes très contents pour nos sportifs», a déclaré aux journalistes le porte-parole Dmitri Peskov. Il a par ailleurs ajouté que Moscou allait «continuer» à soutenir ses sportifs devant les tribunaux. Le vice-Premier ministre russe chargé des sports, Vitali Moutko, estime quant à lui que cette décision «vient tout simplement démentir» toutes les accusations de dopage établies dans le rapport Maclaren. «On peut dire qu'il n'y a eu aucun système, aucune manipulation durant les Jeux olympiques de Sotchi» en 2014, a-t-il déclaré lors d'un conseil des ministres.
A l'heure actuelle, seuls 169 athlètes russes considérés comme «propres» sont autorisés à défendre leurs chances lors des JO de Pyeongchang. Ils concourront sous la banière olympique et sous l'appellation «athlètes olympiques de Russie».