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Il y a soixante ans, le crash de Munich décimait les «Busby Babes» de Manchester United

Le 6 février 1958, le vol 609 British European Airways s'écrase avec à son bord 44 personnes dont l’ensemble de l’équipe mancunienne. 23 personnes sont mortes parmi lesquelles 8 joueurs des Red Devils
Le 3 février au stade d'Old Trafford, on a rendu hommage aux victimes du crash de 1958. (Photo Paul Ellis. AFP)
publié le 6 février 2018 à 14h27

Samedi, Old Trafford s’est tu une minute. Le temps pour le «Théâtre des rêves» de se recueillir et de rendre hommage aux joueurs disparus dans le crash de leur avion le 6 février 1958. Un drame qui fauchait l’une des plus belles équipes de Manchester United, les «Busby Babes», les bébés de Busby, une génération de joueurs prometteurs formés au club par leur entraîneur, Matt Busby.

Cette journée du 6 février 1958 n’avait pourtant pas si mal commencé pour les Red Devils. La veille, qualifié pour les quarts de finale de la jeune Coupe des clubs champions, United, champion d’Angleterre en titre, se déplace à Belgrade en Yougoslavie où il affronte l’Etoile Rouge. Après leur victoire du match aller 2-1, les Mancuniens n’ont besoin que d’un match nul accéder aux demies. Score finale 3-3, les Anglais sont qualifiés, retour à la maison. Mais, le lendemain du match, à l’aéroport de Belgrade, un premier contretemps survient. l’ailier droit John Berry égare son passeport et l’avion décolle avec une heure de retard avant de se poser à Munich où il se ravitaille.

En Bavière, la météo est épouvantable. Il vente, il neige. Qu’importe, l’avion tente de repartir. Il s’élance une fois, puis deux. Sans succès, le temps est trop mauvais. Les passagers sont débarqués et on se demande alors s’il ne faut pas repousser le départ. Certains joueurs mais aussi les journalistes présents dans l’avion proposent de rester à Munich pour la nuit. Mais les pilotes, avec l’accord des contrôleurs aériens, veulent tenter le coup une troisième fois.

2 000 supporteurs mancuniens attendus à Munich

La troisième tentative est fatale. Lancé à pleine vitesse, l’avion est ralenti par une plaque de neige sur le tarmac et ne parvient pas à prendre de l’altitude. Mais le bolide ne peut pas s’arrêter et termine sa course dans une maison et un entrepôt de carburant. Il est 15h04 et une génération entière vient d’être fauchée en plein vol. Le bilan est terrible: vingt personnes meurent sur le coup. Trois autres décéderont dans les jours qui suivent l’accident.

Pour ce sinistre anniversaire, le compte Twitter officiel de Manchester United a remplacé le logo du club par une pendule indiquant 15h04 :

Parmi les victimes, huit journalistes mais aussi huit joueurs dont l'idole de l'époque Duncan Edwards : «Le seul joueur qui me faisait sentir inférieur», répète régulièrement l'un de ses coéquipiers, survivant du crash, un certain Bobby Charlton, champion du monde 1966 et ballon d'or cette même année. Manchester United est décimé. La reconstruction est lente. Matt Busby, lui aussi rescapé, se lance dans un recrutement à travers l'Angleterre pour reconstruire une équipe dont la lourde charge serait de succéder à ses «Busby Babes».

Il faut cinq ans aux Reds Devils pour remporter un nouveau trophée, dix ans pour remporter la Ligue des Champions avec deux survivants: Billy Foulkes et Bobby Charlton, très émus au moment de soulever le trophée en pensant à leurs copains disparus. Ce mardi, des cérémonies commémoratives ont lieu à Munich. Près de 2 000 supporteurs mancuniens devraient faire le long déplacement pour y assister. Preuve, s’il en fallait, de l’impact de ce drame dans la mémoire collective du club, toujours aussi vif même soixante ans plus tard.