Les têtes continuent de tomber à la fédération américaine de gymnastique. Après la condamnation à plus de 140 ans de prison de Larry Nassar, l'ancien médecin de l'équipe olympique coupable d'abus sexuels sur au moins 265 jeunes filles, c'est le coach des gymnastes sacrées aux JO de Londres qui est dans le viseur de la justice. John Geddert est l'objet d'une enquête criminelle, ouverte dans le comté d'Eaton dans le Michigan, où l'homme, âgé d'une soixantaine d'années, possède un centre d'entraînement. «Des gens se sont manifestés et notre enquête est en cours», a expliqué mardi à l'AFP Jerri Nesbitt, la porte-parole du shérif, sans donner plus de détails.
John Geddert a attiré l'attention des enquêteurs après les nombreuses mentions de son nom lors des témoignages des victimes de Larry Nassar. Plusieurs jeunes filles, souvent mineures, lui reprochent de les avoir forcées à consulter le médecin. Certaines l'accusent même d'avoir fait preuve d'abus physiques et verbaux. L'une des victimes de Nassar, Annie Labrie, a notamment déclaré, lors du procès de ce dernier, que Geddert «leur criait dessus» et qu'il répétait qu'«elles ne valaient rien». Nassar profitait alors de la détresse des jeunes femmes pour gagner leur confiance et les agresser sexuellement. Bailey Lorencen, victime du médecin lorsqu'elle était adolescente, s'est même adressée directement à son ancien entraîneur lors du procès : «C'est de ta faute et tu es aussi responsable.»
La mère d'une des victimes est venue corroborer cette accusation : «John Geddert se comportait aussi brutalement qu'on le dit, et Larry était aussi gentil qu'on le dit. Cela s'est révélé être une combinaison particulièrement fatale et toxique.» Après ces révélations, John Geddert a immédiatement annoncé sa retraite. La fédération américaine de gymnastique l'avait quant à elle suspendu quelques heures auparavant.