Cette médaille-là doit avoir un goût particulier pour la fondeuse norvégienne Marit Bjoergen. Même si elle n'est que de bronze alors qu'elle attendait l'or. Peu importe, il s'agit de la 14e de sa collection personnelle (7 d'or, 4 d'argent, 3 de bronze). Aucun athlète dans l'histoire des Jeux d'hiver ne peut se vanter d'en avoir une plus étoffée.
Révélation, confirmation et déception
Marit Bjoergen 38 ans, est une boulimique. Depuis 1999 et son entrée dans le circuit professionnel, la Norvégienne se nourrit de médailles : 26 en championnats du monde, 176 en épreuves de coupe du monde, 14 sur les JO. Son péché mignon ? L’or. Celle que l’on surnomme «Gull-Marit» («Marit en or») a remporté 110 victoires en coupe du monde, 12 globes de cristal et 18 championnats du monde.
A lire aussi Fourcade, un biathlète or du commun
Son règne commence au début des années 2000 lorsqu’elle décroche ses premières victoires lors des Mondiaux de Val Di Fiemme en Italie. La native de Trondheim s’impose sur le 10 km libre en style libre. Mais c’est lors des Mondiaux d’Oberstdorf en 2005 qu’elle commence à impressionner en s’offrant 5 médailles dont 3 du plus beau des métaux.
Alors que l’on pensait Bjoergen lancée dans une période de domination sans partage, la Norvégienne s’essouffle. Aucune médaille individuelle décrochée lors des Mondiaux de 2007 et 2009. Mais ce n’est que partie remise.
Son retour en grâce a lieu en 2010 lors de Jeux de Vancouver. Bjoergen accroche 5 podiums dont 3 titres pour devenir l’athlète la plus médaillée de cette édition.
Monarque absolue
Une ère de domination débute alors. Marit Bjoergen enchaîne les belles moissons, que ce soit en coupe du monde ou sur les championnats du monde. De 2011 à 2015, elle s'impose sur 10 des 14 courses qu'elle dispute lors des mondiaux où elle écœure tous ses adversaires. Lors des Jeux de Sotchi, elle s'offre trois titres olympiques. Trop peu à son goût : «Nous avons eu des problèmes de ski avec les conditions de neige et je pense que j'ai perdu quelques médailles là-bas.» L'état d'esprit d'une morte de faim. D'avril 2015 à novembre 2016, elle se retire du circuit pour donner naissance à son premier enfant. On pense alors son retour difficile, en raison de son manque de rythme et de son âge, relativement avancé pour une athlète de haut niveau.
C’est mal connaître les ressources de la championne. Quelques mois après son come-back, Marit Bjoergen repart des Mondiaux de Lahti en Finlande avec quatre nouvelles médailles d’or sur les cinq épreuves qu’elle a disputées. Chasseuse de records, elle se présente à Pyeonchang avec déjà 10 médailles olympiques dans ses bagages et la ferme intention de dépasser son compatriote, Ole Einar Bjoenrdalen et ses 13 breloques, au classement des athlètes les plus médaillés aux jeux d’hiver. En patronne, elle y remporte 4 nouvelles médailles dont le titre en relais. Et sa folle moisson n’est peut-être pas terminée. D’ici dimanche et la fin des jeux, Marit Bjoergen va disputer le 30 km libre où, en tant que tenante du titre, elle sera attendue.