«Le cross ne fait plus partie des programmes nationaux d'EPS. A sa place, il y a le demi-fond», explique Thibault Leclere, jeune professeur d'EPS à la cité scolaire François-Villon, dans le XIVe arrondissement de Paris. Plus de compétitions qui donnent des cauchemars, donc ? «Par tradition, certains établissements gardent un cross plus ou moins obligatoire. Normalement, il est organisé pas loin de la rentrée car utilisé comme fête d'intégration des nouveaux élèves. Derrière cette course, il y a toujours un projet pédagogique en tout cas, souvent concerté avec les collègues des autres disciplines, maths et SVT, explique l'enseignant. Ce n'est pas courir pour courir. Le cross a des retombées sur le vivre-ensemble très intéressantes. Par exemple, le côté compétition est moins en première ligne sur le Cross de toutes les couleurs, une course qui se faisait à Paris et qui avait aussi comme but la lutte contre le racisme. Après les attentats de 2015, les arrêts préfectoraux ont empêché ce type de manifestation.» N'empêche qu'il y a toujours des élèves qui aiment cette discipline où on ne peut pas se cacher, où on lutte contre ses limites avant de lutter contre son adversaire : «J'ai toujours des élèves qui veulent participer aux courses organisées par l'Union nationale du sport scolaire. Leur notion de plaisir est différente par rapport à ce qui se joue dans les sports d'équipe. Cela doit venir de la performance ou de la dépense énergétique : quand on est allé au bout de soi-même, on est content.»
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