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Et si Jardim était le coach qu'il fallait au PSG?

L'AS Monaco affronte Paris samedi en finale de la coupe de la Ligue. Son entraîneur portugais semble réunir toutes les qualités nécessaires pour réussir dans la capitale. Fiction.
L'entraîneur portugais de Monaco, Leonardo Jardim, lors du match de L1 face à Montpellier, à la Mosson, le 13 janvier 2018 (Photo PASCAL GUYOT. AFP)
publié le 31 mars 2018 à 9h04

Ce samedi soir, à l’issue de la finale de la coupe de la Ligue face au Paris Saint-Germain quadruple tenant du titre, Leonardo Jardim pourrait soulever le deuxième trophée de sa carrière dans l’Hexagone. Champion de France en titre avec l’AS Monaco, le coach portugais possède un profil adapté aux ambitions des dirigeants… du PSG. En attendant le départ d’Unaï Emery cet été, voici pourquoi il pourrait réussir dans la capitale.

Pour gagner la Ligue des Champions, Paris a besoin d’un collectif. Un bloc compact, soudé vers un objectif commun qui sublimerait toutes les guerres d’egos qui ont affaibli ces dernières années le club de la capitale. Avec sa discipline de fer et son intransigeance, Jardim (42 ans) possède un influx nerveux suffisant pour tenir sous la pression. Sur le plan européen, l’entraîneur de l’AS Monaco a également prouvé sa valeur. L’accès exceptionnel aux demi-finales de la Ligue des champions (durant la saison 2016-2017) qui fait rêver les parisiens, Jardim l’a fait en réunissant les conditions qui permettent de se démarquer dans la compétition la plus relevée au monde : l’unicité et l’authenticité. Malgré la jeunesse et l’inexpérience de son effectif (l’âge moyen des Monégasques était de 24,9 ans la saison dernière), il s’est appuyé sur l’expérience des joueurs les plus matures (Radamel Falcao, Kamil Glik, Fabinho) pour façonner un groupe homogène malgré sa diversité.

«Proche des joueurs et du staff»

Admirateur du sociologue parisien Edgar Morin dont il vantait la «vision globale du monde, de la complexité des facteurs qui interagissent» en septembre 2016 dans L'Equipe Magazine, le tacticien lusitanien s'est souvent servi de l'emprise psychologique qu'il avait sur son groupe pour convaincre ses hommes. Conscientisés par les paroles du coach, tout devient possible. De ce fil communicationnel, Leonardo Jardim a brodé un discours audacieux pour asseoir son autorité au sein du vestiaire. De la personnalité… Sans doute ce qui a manqué à Unaï Emery au PSG alors que le Portugais tire la quintessence de son groupe. En puisant dans les ressources de ses joueurs, il s'est créé une identité. Il a alors transposé sa philosophie à son équipe, laquelle se comprend comme un tout.

Comme il l'expliquait au magazine anglais FourFourTwo, la relation avec ses joueurs a toujours prévalu : «Mon secret, c'est d'être proche de mes joueurs et du staff. […] D'un autre côté, être proche ne signifie pas que j'aie une relation privilégiée avec mes joueurs. Ce sont deux choses complètement différentes. L'enjeu se trouve là : réduire ou augmenter la distance entre les gens, c'est primordial.»

Interrogé à la veille de la finale sur d'éventuels contacts avec le PSG, Leonardo Jardim s'en est sorti par une pirouette: «Peut-être que le futur entraîneur du PSG est un Portugais mais il ne s'appelle pas Jardim.» De fait, en l'état actuel des choses, l'arrivée de Jardim à Paris est bouchée pour des raisons extra-sportives (entre son agent Jorge Mendes et Antero Henrique, directeur sportif du PSG, ce n'est pas l'amour fou). Partout où il est passé, l'entraîneur de l'AS Monaco s'est imposé comme un meneur d'hommes. Un type capable d'imposer une ligne conductrice claire et limpide au sein de son club. Au PSG, il aurait du boulot pour gérer les disparités et intérêts divergents entre, l'émir Al-Thani (propriétaire du club), Nasser El Khelaifi (président), Jean Martial Ribes (son bras droit), Antero Henrique (directeur sportif) sans oublier l'omnipotent Pini Zahavi, un facilitateur d'affaires jugées «impossibles» dont la présence au PSG est aussi filtrée que constante. Au quotidien, toutes ces personnes se livrent une bataille d'influence dont on perçoit aujourd'hui le véritable flou politique. Tout ce que déteste Jardim, un coach relais, expert, maître de son vestiaire. Tout ce qui manque au PSG.