En 1984, lorsque Michaël Guigou a 2 ans, ses parents fondent le club d'Apt, dans le Vaucluse. Trois ans plus tard, ils recrutent celui qui deviendra le licencié le plus célèbre de l'histoire du club. Dès les catégories jeunes, le talent du gamin ne fait pas de doute. «Je me rappelle surtout des premières grosses confrontations, contre Carpentras à l'époque. Je n'avais que 10-12 ans mais il y avait de la pression. De très bons souvenirs !» Et de la pression, il y en aura ce samedi après-midi sur le parquet de l'Arena de Cologne, quand les Héraultais rencontreront les Macédoniens du Vardar Skopje en demi-finale de la Ligue des champions dans un «Final Four» très bleu-blanc-rouge puisque l'autre demie opposera le PSG à Nantes.
Depuis qu'il a signé pro au MHB en 2001, il n'a jamais quitté le club. Cet amour inconditionnel lui a valu son lot d'émotions et de titres. De 2002 à 2012, il remporte notamment 10 titres de champion de France avec le club héraultais et une Ligue des champions en 2003. Claude Onesta le sélectionne pour la première fois chez les Bleus en juillet 2002. Seize ans plus tard, l'homme aux 42 trophées y est toujours. Une belle constance pour celui qui n'a clairement pas le physique du handballeur moderne (1,79 m pour 78 kilos) mais qui a compensé son manque de capacités athlétiques en développant sa motricité, sa technique et sa vision de jeu. «C'est un petit malin au milieu des grands qui a su faire sa place dans l'adversité», s'est amusé Patrice Canayer, son entraîneur à Montpellier, lors d'un entretien avec le site Made in Hand. C'est vrai que sur le terrain, ses un contre un ou ses passes lumineuses donnent le tournis à des défenseurs qui le dépassent souvent de 20 bons centimètres.
A 36 ans, l’homme ne semble par ailleurs pas encore rassasié. Et avec ses futurs diplômes d’entraîneur, Michaël Guigou n’est pas près de dire adieu aux gymnases.